RT 2020 et production d’électricité: réalité ou utopie?

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Vous en avez peu être entendu parlé, mais la prochaine réglementation thermique 2020 – RT 2020 – va devenir un véritable casse tête pour les futurs constructeurs.

Nous même, les électriciens, allons être mis à contribution puisque une partie des futurs logements devront produire leur énergie pour devenir des logements passifs.

Certains devront même produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment. On parle alors de maison positive.

Mais les moyens techniques qui seront mis en jeux dans ces constructions ne sont pour l’instant pas à la portée de tous techniquement. Du côté client, c’est l’aspect financier qui risque de poser problème. Je parlerai d’ailleurs le temps venu de la partie technique.

Ici, je souhaite aborder le thème plus général. En effet, on peut se demander si cette nouvelle réglementation est vraiment adaptée dans le temps et surtout durable à terme?

La filière électricité est-elle formée?

La première question à se poser vis à vis de la future réglementation thermique 2020, c’est son impact sur la filière électricité.

Effectivement, l’échéance se rapproche à grands pas et je ne vois pas les choses avancer dans le sens de cette nouvelle réglementation.

Les électriciens d’aujourd’hui ne sont pas formés sur les compétences qu’il faudra avoir.

Je parle de manière générale. Je sais que certaines entreprises ont déjà pris les devant, mais elles ne pourront pas répondre à tous les besoins qui vont venir.

Il y a aussi des entreprises spécialisées dans la pose de panneaux solaires par exemple.

Mais pour les artisans indépendants, c’est plus compliqué.

Moi même, je suis déjà trop occupé avec mes activités classiques en rénovation pour penser à aller me former à de nouvelles compétences.

Produire plus d’électricité que consommer, mais pourquoi faire?

La seconde question porte sur l’énergie produite en supplément. Car la RT 2020 parle aussi de maisons positives qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

Je comprends bien le principe de maison passive et d’autoconsommation, avec pour objectif de construire des logements qui soient autonomes en électricité.

Mais pourquoi vouloir produire plus d’électricité que nécessaire?

A quoi va servir cette énergie? L’objectif est il  d’alimenter des industries polluantes, de recharger des véhicules à batterie destructeurs?

Le bénéfice initial, réaliser une maison positive est louable. Mais la finalité de l’énergie produite en supplément doit poser question.

Il faudrait surement commencer par rénover le parc immobilier entier en utilisant des solutions énergétiques durables avant d’envisager une surproduction d’énergie qui engendrera, sans aucun doute, une surconsommation néfaste au niveau planétaire.

Conclusion:

Vous allez peut être penser dans cette article que je suis en voie de décroissance et que je ne veux pas de progrès.

Ce n’est pas totalement faux, ni totalement vrai!

En réalité, je pense que le progrès n’a rien à voir avec la croissance. Il faut plutôt revoir nos modes de consommation et surtout de production d’énergie.

Produire plus, ce n’est pas nécessaire. Ce qu’il faut, c’est produire assez et surtout dans une optique durable.

En effet, tous les moyens qu’on nous propose aujourd’hui pour répondre à la future réglementation thermique 2020 ne sont pas réellement durables dans le temps.

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6 Commentaires

  1. Bonjour, je lis avec beaucoup d’intérêt vos articles, et celui-ci pose de bonnes questions quant à la surproduction. Déjà, en effet, nos modes de vie sont surconsommatrice en énergie et il faudrait (au delà d’encourager des comportements avec plus de « sobriété énergétique ») repenser les villes pour réduire la dépendance sur le véhicule particulier.

    Ce qui m’amène à réagir à votre remarque sur les « véhicules à batteries destructeurs »… Oui, le bilan n’est pas neutre, mais il reste beaucoup d’idées reçues, et il suffit de s’appuyer sur les études *récentes* (ADEME et autres) pour constater les améliorations des 10 dernières années et les améliorations à venir. On est de l’ordre de 3 à 5 mieux (en empreinte écologique) à ce jour sur la durée de vie du véhicule, la batterie peut ensuite tamponner la production des EnR après sa vie utile, avant d’être recyclée. Le pétrole ne pourra jamais être recyclé une fois brûlée, et son extraction et transport sont non seulement polluants et énergivores mais provoquent également de temps en temps des marées noires et quelques guerres. N’oublions pas les batteries des smartphones et autres appareils ni les métaux des démarreurs des voitures et les pots catalytiques, ni la quantité des pièces usées d’un véhicule thermique au cours de sa vie. Je souligne, oui, il y a des inconvenients mais il faut comparer avec les alternatives, et idéalement on n’aura pas besoin d’un véhicule personnel un jour.

    Et donc, revenons à la surproduction. La France traine un peu en matière de V2X (Vehicle-To-Grid, Vehicle-To-Home, Vehicle-To-Vehicle), où la batterie sert de tampon pour la production (quand il y a du soleil, du vent…) et peut renvoyer au réseau ou chez le propriétaire plus tard quand il y en a besoin. Oui, il y a un peu de perte en entrée et sortie, non, ça n’abîme pas la batterie ; contrairement à ce qu’on pourrait penser, ça maintient le niveau de charge entre 20%-80% (paramétrable) et a tendance à augmenter la durée de vie car ça diminue les phénomènes chimiques et la puissance est moins élevée qu’en mode « traction ». Ainsi, avec la surproduction à domicile, on peut réduire notre dépendance sur la production d’énergie centralisée où malheureusement il faut équilibrer la production volatile des EnR avec une énergie « pilotable » (fossile ou nucléaire).

    Merci encore pour vos articles, mes remarques sont bien intentionnées, même si c’est un sujet qui invite souvent à des polémiques.

    Liens :
    * https://blog.acoze.org/lacoze-en-visite-euro-dieuze-industrie-recyclage-des-batteries/
    * https://twitter.com/le_trappiste/status/1220343610077523969
    * https://twitter.com/FullyChargedDan/status/1265541156236079107 (désolé, en anglais)

  2. Bonjour,
    La consommation énergétique est un sujet qui anime le monde depuis des années lumière. Il existe de nombreuses méthodes pour optimiser les consommations d’énergies aussi bien en industrie grâce au refroidissement armoires électriques que dans les domiciles grâce à une bonne isolation murale et de la toiture.
    Produire plus d’énergie ne serait donc pas nécessaires mais plutôt optimiser sa consommation.

    Cordialement

    Raquette

  3. bonjour.
    le probleme est plus les methodes locale sur nos maison qui peuvent etre envisagé pour produire. ni l’héolien ni le solaire ne sont très viable a grosse quantité.
    attention a croire que les batterie sont destructice … y’a beaucoup de recherche de faite dessus, vous devriez aller voir les actus 🙂
    enfin, vouloir supprimer le pétrole est une chose louable et souhaitable, mais en imaginant un rendement a 100% si on devait demain remplacer l’equivalent énergétique de ce dernier par de l’electricité, il faudrait multiplier par 3 la production electrique en france. ajoutons le rendement … et on se rends compte que meme si on arrive a réduire la facture énergétique des logement d’un coté, ca sera loin de suffire.
    les estimations les plus optimiste tables sur 50%.
    voila une piste de reflexion pour comprendre / expliquer pourquoi il y a une volontés à creer des maison capable de produire plus qu’elle ne consomment.
    en plus il y a des bénéfice en résilience du réseau en cas de catastrophe, par exemple.

    • Bonsoir,

      D’accord en partie avec vous. Je crois aussi qu’il faut revoir nos modes de consommation. Effectivement, produire de l’énergie avec des matériaux non pérennes et tout aussi polluants que le pétrole n’a pas de sens!

      Consommer moins, utiliser des solutions moins gourmandes en énergie et consommer l’énergie localement sont des premiers pas vers le bon sens, et ce, avant d’envisager une autonomie des habitations.

      • Bonjour,
        oui étant aussi électricien, je pense qu’il va falloir revoir son mode de consommation avant tout, pas forcément en décroissance comme vous dîtes justement mais en réfléchissant au gaspillage. Et puis ne plus être complice des industries polluantes en se tournant vers des technologies résilientes et plus naturelles.

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