Prise cuisine en crédence: Le circuit dédié des prises de courant de la cuisine

Prise cuisine en crédence: Le circuit dédié des prises de courant de la cuisine

Rappelez vous, je vous ai parlé du changement de norme l’année dernière (l’amendement A5 de la norme NF C 15-100). Si il y a eu certaines simplifications (comme par exemple sur les volumes dans la salle de bain), il n’empêche que certaines règles précises sont apparues. C’est notamment le cas au niveau des prises de courant de la cuisine, avec un circuit non spécialisé mais spécifique.

Ce dernier groupe de mot n’est surement pas très clair, voici donc ce qu’il en retourne.

Rappel du nombre minimal de prises de courant dans la cuisine (prise en crédence):

Tout d’abord un premier rappel sur le nombre de prises de courant qui doivent être positionnées dans la cuisine selon la norme NF C 15-100.

Le document à la page 491 chapitre 10.1.3.3.2 récapitule le nombre de socle de prises de courant minimal par pièce.

Maintenant un socle est égal à une prise (une prise double = deux socles, une prise triple = trois socles…).

Pour le cas des prises dans la cuisine:

« …pour une cuisine, six socles de prises de courant 16 A 2P+T non spécialisés, dont quatre sont à répartir au-dessus du (ou des) plan(s) de travail… »

prise électrique cuisine plan de travail norme NF C 15-100

l’installation de prises de courant de la cuisine doit respecter la norme NF C 15-100

Le circuit spécifique mais non spécialisé des prises de courant de la cuisine et du plan de travail:

Ce qui est très important au niveau de ce circuit de prises de courant, c’est qu’il ne peut pas être considéré du même point du vue qu’un circuit de prises électriques classiques. Ce n’est pas non plus un circuit spécialisé.

C’est pourquoi je parle de « circuit électrique spécifique ».

Pour rappel, avec la nouvelle norme, il est possible de cabler de manière générale:

  • 8 prises électriques avec une section de fils électriques de 1,5mm2 avec un disjoncteur de calibre 16A maximum.
  • 12 prises électriques avec une section de fils électriques de 2,5mm2 avec un disjoncteur de calibre 20A maximum.

Mais pour les prises de courant dans la cuisine, cette règle n’est pas valable.

En effet, la norme NF C 15-100 impose l’installation d’un circuit spécifique pour 6 socles de prises de courant avec une section de fil de 2,5mm2.

La raison? Je vous avoue que je ne la connais pas véritablement, mais je pense que cela est du au fait que sur les prises électriques du plan de travail de la cuisine sont très souvent branchées des appareils gros consommateur d’énergie (bouilloire électrique, robot de cuisine, mixeur…).

Si vous décidez d’installer des prises en crédence dans votre cuisine vous devez donc limiter le nombre de prises électriques sur un même circuit.

Un exemple d’implantation électrique de prise courant dans la cuisine pour mieux comprendre:

Rien de tel qu’un exemple pour comprendre comment protéger les prises de courant de la cuisine et plus particulièrement celles en crédence.

Voici un exemple de plan électrique architectural d’une cuisine.

prises de courant de la cuisine exemple de plan électrique

Exemple de plan électrique avec implantation des prises de courant de la cuisine

 

Dans le cas présent, il faut effectuer un décompte des prises de courant avant d’envisager de choisir les protections au niveau du tableau électrique.

  • Côté cuisson, au niveau de la crédence de la cuisine (en haut sur le plan électrique). Il y a 2 groupes de 3 socles de prises électriques, soit 6 socles.
  • Côté gauche de l’évier. Il y a deux socles de prises de courant dans la cuisine.
  • Derrière la GTL: une prise au sol et une autre prise un peu différente puisqu’elle est installée en hauteur (2m) pour la connexion de système avec Flash connecté avec les appareils type sonnettes, interphone… (pour une personne malentendante). Elle est noté Flash sur le plan.

La prise Flash ne sera pas prise en compte dans le calcul des protections électriques pour les prises de courant de la cuisine.

En respectant la norme, il faut utiliser deux circuits électriques différents au niveau du tableau électrique pour protéger toutes les prises électriques de la cuisine.

En effet, il y a 9 socles de prises au total, et la norme impose 6 socles (pour la cuisine). Impossible de réunir toutes les prises sous le même disjoncteur divisionnaire.

Je préconise donc dans ce cas de partager le circuit avec 6 socles sur un disjoncteur divisionnaire C16 et 3 socles sur un autre disjoncteur 16A.

Le tout sera câblé avec des fils électriques de section 2,5mm2.

Sur le deuxième circuit, je rajoute deux prises électriques situées dans le cellier juste à côté de la cuisine.

Informations complémentaires de la norme électrique pour la cuisine:

Je me suis permis quelques raccourcis!

En effet, la norme NF C 15-100 donne quelques informations supplémentaires à propos des prises de courant dans la cuisine.

« Les prises de courant complémentaires éventuelles peuvent être alimentées depuis un circuit prises de courant extérieur à la cuisine. »

Il s’agit des prises qui sont dans la cuisine en dehors du circuit de 6 prises. Si vous avez bien lu au dessus, les prises qui ne sont pas sur le circuit de 6 socles sont mises avec le circuit électrique (2 prises) du cellier .

Position des prises électriques dans la cuisine:

Je n’en ai pas parlé, mais c’est une information complémentaire importante pour positionner les prises (que ce soit celle du circuit avec 6 prises ou les autres).

  • Les socles de prises de courant ne doivent pas être installés au dessus d’un évier. Je parle ici de la prise et du lavabo plus en détail.
  • Les socles de prises de courant ne doivent pas être installés au dessus des feux ou plaques de cuisson. Ce n’est pas le cas pour la prise de la hotte qui doit être installée à 1,80m du sol fini minimum.
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Écrit par Guillaume, électricien expert
Guillaume DENIS
Électricien
Passionné par l'électricité, qu'elle vienne d'un transformateur ou qu'elle soit issue du soleil. Ingénieur électronicien de formation, j'ai décidé de me reconvertir en tant qu'électricien en...
52 commentaires
Malek
22 avril 2023

Merci Guillaume pour cette article ???

Philippe
21 avril 2023

Je vous remercie vraiment de vos réponses sur tous mes points et des exemples que vous donnez. Ils sont très éclairants. Je sais combien la précisions des réponses prends du temps.

Je vais méditer tout ça et surtout prendre en considération les réels besoins en puissance plutot que les valeurs des disjoncteurs, et privilégier la règle en amont.

Merci encore

Carminas
11 avril 2023

Bonjour

Le raisonnement est il correct ?

Tout dépend de quoi vous partez.

C’est bien le besoin en puissance qui doit vous guider vers la solution, avec 2 axes à prendre en compte :
– la sécurité des personnes et des matériels doit être assurée
– la viabilité de l’installation qui ne doit par exemple pas disjoncter à tout bout de champs.

Essayez d’oublier la règle aval peu pertinente et qu’il faut réserver à des usages limités

La règle amont est la plus fiable pour s’assure qu’on ne dépasse pas le courant assigné de l’ID puisqu’un disjoncteur en amont limite le courant.
Dans le tableau principal ce sera le disjoncteur de branchement (60A dans votre exemple)
Dans un tableau divisionnaire, c’est le disjoncteur au départ du câble vers le tableau divisionnaire.

Les cas de figure qu’on va donc rencontrer seront le plus souvent sont (je suppose que la longueur de la liaison est raisonnable et ne nécessite pas de surdimensionnement du câble) :
– 7kW maxi : disjoncteur 32A –> 3G6² –> ID 30mA 40A
– 9kW maxi : disjoncteur 40A –> 3G10² –> ID 30mA 40A
– 14kW maxi : disjoncteur 63A –> 3G16² –> ID 30mA 63A
Mais on ne choisit la même solution pour une cuisine ou un abri de jardin.

Si oui, on voit bien que le disjoncteur qui protège le câble et le tableau divisionnaire doit avoir une valeur supérieure ou égale à celui de l’inter différentiel. Si par exemple le disjoncteur est un 32A il va disjoncter très souvent.
Est ce correct?

Non c’est l’inverse :
le disjoncteur qui protège le câble et le tableau divisionnaire doit avoir une valeur inférieure ou égale à celui de l’inter différentiel.
Mais effectivement si on le choisit trop bas, ce ne sera pas viable en terme d’exploitation

Est ce donc bien dans cet ordre qu’il faut déterminer les éléments?:
– la règle de l’aval pour déterminer les besoins en courant de la cuisine
– si le courant est trop fort, on applique la règle de l’amont
– on calibre correctement le câble de liaison
– on protège l’ensemble par un disjoncteur dont la valeur respecte la règle de l’amont c’est à dire supérieure ou égale au compteur d’abonné.

Non comme dit au dessus, oubliez la règle aval
Ce n’est pas elle qui détermine les besoins en courant, c’est votre usage.
Je vous donne un exemple :
Vous faites un tableau divisionnaire avec 6 circuits éclairage protégéspar des disjoncteurs 16A avec chacun 8 points d’éclairage avec des ampoules LED de 10W
Le besoin en puissance est de 6x8X10 = 480W soit 2A
La règle aval vous donne 6x16x0,5 = 48A soient 11 kW
Cela ne correspond absolument pas au besoin en courant du tableau

Ce n’est pas le calibre du disjoncteur qui doit être supérieur à celui du disjoncteur d’abonné.
Il peut prendre n’importe quelle valeur pertinente en fonction de l’usage

On voit dans cet exemple que la règle de l’amont n’est pas très cohérente avec celle de l’aval, 60A disponibles pour 91A en théorie nécessaires si tous les éléments marchent en même temps. Qu’en serait il si le compteur d’abonné était réglé à 40A???

Comme dit au dessus ce n’est pas la règle aval qui détermine le besoin en puissance.
Beaucoup de logement sans chauffage électrique on un abonnement 6kVA soit 30A et ils n’ont aucun soucis pour faire fonctionner leur cuisine.
Car dans les faits, tout n’est jamais à fond simultanément :
– les 4 feux de la plaque
– le four en pyrolise
– le lave-vaisselle pendant la phase de chauffe de l’eau (le reste du temps cela ne consomme pas grand chose)
– le lave-linge pendant la phase de chauffe de l’eau (le reste du temps cela ne consomme pas grand chose)
– le sèche-linge
– la bouilloire, la cafetière, le grille pain
-…

Regardez d’ailleurs sur votre Linky la puissance maxi atteinte chaque jour, vous verrez que c’est faible

Carminas
8 avril 2023

Bonsoir

1/ 63A c’est le maxi qu’il accepte avant de se détériorer voire de cramer.
Donc aucun soucis s’il y a en amont un disjoncteur qui vous limite à beaucoup moins (ici 32A).

Par contre un câble supporte une intensité maximale.
Le disjoncteur sert à s’assurer qu’on ne dépasse pas cette intensité maximale.
On peut également tenir compte de sa longueur afin de limiter la chute de tension.

En résumé :
– on détermine la puissance maxi dont on a besoin dans le tableau divisionnaire
– on en déduit la section nécessaire, en tenant compte de la longueur si elle est élevée
– on met en amont le disjoncteur de calibre adapté, afin de ne pas dépasser la capacité du câble
– on dimensionne correctement le courant assigné du différentiel (40A si disjoncteur 40A maxi au départ, éventuellement 63A au delà). Voir explication ci-dessous.

2/ Pour le courant assigné de l’interrupteur différentiel, il faut respecter soit la règle amont (la plus fiable), soit la règle aval (celle que vous évoquez, mais qui reste approximative).

Si vous mettez un disjoncteur 25A ou 32A ou 40A au départ, la règle amont est respectée si votre différentiel est de 40A (vous êtes certain de ne pas dépasser 40A). Inutile donc de chercher à respecter la règle aval. A noter que mettre un 63A n’a pas d’intérêt.

Si vous mettez un disjoncteur 50A ou 63A au départ, la règle amont est respectée si votre différentiel est de 63A (vous êtes certain de ne pas dépasser 63A). Mais si vous mettez un 40A, il faudra respecter la règle aval que vous évoquez.

Philippe
11 avril 2023

Bonjour,

j’entends ce que vous me dites quant à l’application des règles amont/aval pour l’assignation du courant de l’inter différentiel et la protection du câble. Ce qui me gène c’est l’ordre dans lequel on détermine toutes les valeurs des éléments.

Prenons l’exemple initial de ma cuisine standard, alimentée par un tableau divisionnaire lui même alimenté par un câble issu du tableau principal.
– Convecteur 20A, plaque de cuisson 32A, lave vaisselle 20A, prises crédence 20A, frigo + hotte + u-onde 20A, four 20A, éclairage 10A
Afin que tout fonctionne correctement:
– j’applique la règle de l’aval: 20+32/2 + 20/2 + 20/2 +20/2 + 20/2 +20/2 + 10/2 = 91A !! (c’est un peu beaucoup!)
– j’applique la règle de l’amont: le disjoncteur d’abonné est un 60A, je dois donc mettre un inter différentiel de 63A. Je monte un câble d’alimentation correctement calibré en fonction de sa longueur et des 60A susceptibles d’êtres consommés. Je n’ai pas d’autre choix que de protéger l’ensemble par un disjoncteur de 63A dans le tableau principal.
Le raisonnement est il correct?
Si oui, on voit bien que le disjoncteur qui protège le câble et le tableau divisionnaire doit avoir une valeur supérieure ou égale à celui de l’inter différentiel. Si par exemple le disjoncteur est un 32A il va disjoncter très souvent.
Est ce correct?
Evidemment j’ai supposé que le câble était parfaitement dimensionné pour supporter la puissance nécessaire. Si ça n’était pas le cas, je suis d’accord avec vous, il faudrait diminuer la valeur du disjoncteur de protection. Dès lors, on pourrait également diminuer la valeur de l’inter différentiel.
Est ce donc bien dans cet ordre qu’il faut déterminer les éléments?:
– la règle de l’aval pour déterminer les besoins en courant de la cuisine
– si le courant est trop fort, on applique la règle de l’amont
– on calibre correctement le câble de liaison
– on protège l’ensemble par un disjoncteur dont la valeur respecte la règle de l’amont c’est à dire supérieure ou égale au compteur d’abonné.

Question subsidiaire: on voit dans cet exemple que la règle de l’amont n’est pas très cohérente avec celle de l’aval, 60A disponibles pour 91A en théorie nécessaires si tous les éléments marchent en même temps. Qu’en serait il si le compteur d’abonné était réglé à 40A??? On est bien loin des besoins d’une cuisine somme toute standard, comment ça peut fonctionner?

Ca fait beaucoup de points, mais je vous remercie d’avance de prendre le temps de vous pencher sur la logique de mon raisonnement, si toutefois il l’est…

Philippe
20 mars 2023

Bonjour,

1. Admettons un tableau divisionnaire dédié pour l’alimentation électrique d’une cuisine équipé d’un inter diff 63A type A.
Ce tableau divisionnaire est alimenté par un cable relié au tableau principal de la maison. Ce câble est protégé dans le tableau principal par un disjoncteur directement relié au disjoncteur d’abonné.
Quel calibre doit avoir le disjoncteur qui protège l’alimentation de la cuisine?
(De façon sous entendue, doit il être impérativement de 63A?)

2. Si le calcul des intensités dépasse de quelques ampères (10) le calibre d’un interdiff 40A, doit on obligatoirement opter pour un 63A?

Merci par avance de votre réponse

Carminas
24 mars 2023

Bonsoir

1. Il doit être adapté à la section du câble de liaison
Aucun lien avec les 63A de l’interrupteur différentiel.

2. Qu’appelez vous le calcul des intensités ?

Philippe
8 avril 2023

Bonjour,
merci de votre réponse mais je la comprends mal.

1. En effet, si l’interrupteur différentiel du tableau divisionnaire est de 63A, c’est qu’on suppose qu’il peut être traversé par un courant max de 63 ampères. Or, si le disjoncteur du tableau principal qui protège l’alimentation de la cuisine est par exemple d’un calibre de 32A seulement, il va disjoncter tout le temps, ou du moins très souvent…?? Donc pourquoi prendre en compte seulement la section du câble de liaison qui a peut être été déterminée par sa longueur plutot que par l’intensité qui passe dedans??

2. J’appelais « calcul des intensités » la somme des intensités possibles utilisée par la cuisine (au regard de la NFC15-100), c’est à dire en divisant par deux les calibres de chaque disjoncteurs sauf ceux du chauffe eau et des chauffages. Par exemple si cette somme fait 48A doit on obligatoirement mettre un interdiff de 63A (plutot qu’un 40A)

NB: je pensais que ce blog avait été déserté, le dernier post datant de Août 2022, je vois qu’il n’en est rien, je vous remercie de votre réponse éclairant mes interrogations techniques

Mandoline
28 août 2022

Bonjour, je pose une crédence alu dans ma cuisine – faut il la relier à la terre via une des prises?

Bonne journée

robert
17 juin 2022

Bonjour

Dans ma cuisine au lieu d’avoir 1 circuit 2.5² comportant 6 prises dont 4 en crédence, j’ai 2 circuits 2.5² chacuns branchés sur 2 disjoncteurs 16A chacuns, le premier circuit comporte 4 prises en crédence et le second 2 prises en crédence et 2 autres prise dans la cuisine . en tout j’ai 8 prises dont 6 en crédence mais sur deux circuits differents ! est ce correcte?

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