DPE et consommation d’énergie : comment le lire ?

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), créé en 2006, est un outil essentiel pour évaluer la consommation d’énergie et l’impact climatique d’un logement. Rendu obligatoire pour la vente et la location, il joue un rôle de plus en plus central dans le marché immobilier. Sa méthodologie a été réformée en 2021 puis ajustée en 2024 pour gagner en fiabilité.
Le résultat, une note de A à G, détermine désormais la possibilité de louer ou vendre un bien, avec une première échéance majeure au 1er janvier 2025 interdisant la location des logements classés G, considérés comme des « passoires thermiques ». Comprendre ce diagnostic est donc primordial pour les propriétaires comme pour les locataires.
Actualité du DPE : méthode et calendrier
Le DPE ne se contente plus d’être informatif ; il est devenu contraignant, poussant à la rénovation du parc immobilier français. Son calcul et le calendrier d’application de la loi Climat et Résilience sont des éléments clés à maîtriser.
Une méthode de calcul plus fiable
La méthode de calcul du DPE a été revue pour être plus juste et représentative de la performance réelle des bâtiments. Elle ne se base plus sur les factures d’énergie passées, mais sur une évaluation standardisée des caractéristiques du logement : qualité de l’isolation, type de fenêtres, système de chauffage, production d’eau chaude sanitaire et système de ventilation. Cette approche dite « 3 CL » (Calcul de la Consommation Conventionnelle des Logements) permet une comparaison objective entre les biens.
Le DPE attribue deux étiquettes : l’une Énergie, qui évalue la consommation d’énergie primaire en kilowattheures par mètre carré et par an (kWh/m²/an), et l’autre Climat, qui mesure les émissions de gaz à effet de serre en kilogrammes de CO2 par mètre carré et par an (kg CO2/m²/an). C’est la plus mauvaise de ces deux performances qui détermine la note finale du logement, de A à G.
Cette double étiquette est au cœur du diagnostic. Pour bien comprendre les nuances du DPE consommation et l’impact de chaque critère sur la note finale, il est utile de se référer à des guides explicatifs.
Un calendrier d’interdictions progressif
La loi Climat et Résilience a fixé un calendrier d’interdiction à la location précis et progressif pour encourager les rénovations. Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G, les plus énergivores, ne peuvent plus être mis en location. L’échéance suivante est fixée au 1er janvier 2028, date à laquelle l’interdiction s’étendra aux logements classés F.
Enfin, dès 2034, ce sera au tour des biens classés E d’être concernés. Pour la vente, un audit énergétique réglementaire est déjà obligatoire en complément du DPE pour les logements F ou G depuis le 1er avril 2023, afin de proposer des scénarios de travaux chiffrés.
Comment améliorer son DPE ?
Pour faire progresser la note de son logement, plusieurs types de travaux sont envisageables. Ils visent principalement à réduire les déperditions de chaleur et à moderniser les équipements.
Les travaux d’isolation et de rénovation
L’isolation est le levier le plus efficace. Les déperditions de chaleur se concentrant à près de 30 % par le toit, il est judicieux de commencer par l’isolation des combles. Viennent ensuite les murs (20-25 %), dont l’isolation peut se faire par l’intérieur ou par l’extérieur, cette dernière étant souvent plus performante.
Le remplacement des fenêtres simple vitrage par du double vitrage performant et l’isolation des planchers bas sont aussi des étapes clés pour conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été. Parallèlement, une bonne ventilation, comme une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée), est indispensable pour renouveler l’air sans gaspillage d’énergie.
Le choix du mode de chauffage
Le système de chauffage pèse lourdement sur la note du DPE. Remplacer une vieille chaudière au fioul ou au gaz par un équipement plus performant est une opération très rentable sur le plan énergétique. Les solutions à privilégier sont les pompes à chaleur (air-eau ou air-air), les chaudières gaz à très haute performance énergétique ou encore les systèmes de chauffage au bois (poêle à granulés, chaudière biomasse). Le raccordement à un réseau de chaleur urbain, quand c’est possible, est qui plus est une excellente option.
Les différentes aides financières
Pour encourager les ménages à entreprendre ces rénovations, l’État et les fournisseurs d’énergie ont mis en place plusieurs dispositifs d’aide. L’aide la plus connue est MaPrimeRénov’, gérée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et accessible à tous les propriétaires selon leurs revenus et le gain écologique des travaux.
S’y ajoute le mécanisme des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), qui oblige les fournisseurs d’énergie à aider leurs clients à rénover. Pour compléter le financement, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) permet de couvrir le reste à charge sans intérêts, tandis qu’un taux de TVA réduit à 5,5 % s’applique sur les travaux éligibles. Choisir une offre d’électricité verte auprès de son fournisseur peut aussi être un geste complémentaire en faveur de la transition énergétique.
