Prix de l’électricité en 2035 : jusqu’où ira le kWh, et comment s’y préparer ?

Prix de l’électricité en 2035 : jusqu’où ira le kWh, et comment s’y préparer ?

Sortez les boules de cristal, lignes des mains et faites confiance à notre équipe de rédaction qui joue cette fois-ci le rôle de diseuse de bonnes aventures… 

La hausse du prix de l’électricité ne fait que commencer. En France comme ailleurs, le kWh est de plus en plus cher, et cette tendance semble structurelle. Alors que le tarif réglementé de vente (TRV) a déjà bondi de plus de 70 % entre 2009 et 2025, que pouvons-nous anticiper d’ici 2035 ? Quels seront les facteurs d’augmentation, les scénarios réalistes, et surtout : comment s’adapter à cette hausse annoncée ?

Guillaume avait déjà joué à « Madame Irma » dans un précédent article que vous pouvez retrouver ici, et il avait plutôt vu juste, voire très juste… 

 

Résumé pour les pressés

D’ici 2035, le prix du kWh pourrait atteindre 0,30 à 0,40 € TTC, soit une hausse de 100 à 200 % par rapport à 2009. La hausse est due à la rénovation du nucléaire, au développement des énergies renouvelables, à la fin du bouclier tarifaire et à la volatilité du marché. Pour y faire face, les ménages doivent isoler leur logement, investir dans le photovoltaïque, piloter leur consommation et suivre leurs usages. L’autoproduction devient rentable en moins de 5 ans.

Bannière réduire sa facture d'électricité

 

Pourquoi le prix de l’électricité va continuer d’augmenter ?

Les raisons d’une hausse durable sont multiples :

 

1. Rénovation du parc nucléaire français

Le « Grand carénage », le prolongement des centrales et la construction des futurs EPR (comme à Flamanville ou Penly) nécessitent des dizaines de milliards d’euros. EDF est endettée à plus de 60 milliards € (dette nette 2024). Ces investissements seront inéluctablement répercutés sur la facture des usagers.

 

2. Accélération des énergies renouvelables

L’objectif européen de neutralité carbone en 2050 suppose un déploiement massif de solaire, d’éolien, de stockage… Ces infrastructures ont un coût initial élevé, même si les coûts de production sont ensuite faibles. Or, l’État subventionne ces filières, financées… par une taxe sur la consommation électrique (CSPE).

 

3. Fin progressive du bouclier tarifaire

Mis en place pendant la crise énergétique de 2021–2022, le bouclier tarifaire a gelé artificiellement les prix. Sa suppression progressive a déjà entraîné des hausses de +15 % en février 2023, +10 % en août 2023, puis +9 % en février 2024. La logique économique reprendra ses droits.

 

4. Moins d’interconnexions et de flexibilité

Face à une demande plus forte, aux tensions géopolitiques et à des capacités de production variables (solaire/éolien), les prix de gros de l’électricité resteront volatils, voire orientés à la hausse.

 

Scénarios d’évolution du prix du kWh d’ici 2035

 

 

 

 

Prédictions prix électricité 2035

Voici trois scénarios de prix de l’électricité en 2035, basés sur les tendances actuelles, les données de la CRE, de RTE et les prévisions européennes :

Scénario Hypothèse Prix moyen TTC du kWh (2035)

  • Optimiste Inflation modérée, investissements publics massifs, nucléaire compétitif 0,25 €
  • Central Prolongation du parc nucléaire, renouvelables + stockage, fiscalité stable 0,30 €
  • Pessimiste Retard nucléaire, inflation énergétique, taxes + marchés tendus 0,35 à 0,40 €

👉 À comparer avec le TRV actuel (juillet 2025) : 0,2516 €/kWh.

 

Un foyer de 4 personnes chauffé à l’électricité consomme en moyenne 15 000 kWh/an.

  • À 0,25 € → 3 750 €
  • À 0,30 € → 4 500 €
  • À 0,40 € → 6 000 €

Si les salaires ne suivent pas, autant dire que c’est une perte de pouvoir d’achat importante pour de nombreux foyers français, ou une perte de confort. 

 

Conséquences pour les ménages et les entreprises

Un foyer chauffé à l’électricité verra sa facture annuelle bondir de 400 à 800 € en moyenne d’ici 2035, selon le niveau d’isolation et de consommation.

Les professionnels très électro-intensifs (boulangeries, artisans, industries) seront encore plus exposés.

Les solutions d’autoproduction (panneaux solaires, batteries, pilotage intelligent) deviendront rentables en moins de 5 ans.

 

Comment se préparer à la hausse du prix de l’électricité ?

Voici les 5 actions les plus efficaces pour amortir cette augmentation dans les 10 ans à venir :

 

1. Isoler efficacement son logement

C’est l’action n°1 pour limiter les besoins en chauffage électrique.

 

2. Investir dans le photovoltaïque en autoconsommation

Avec ou sans batterie, la production locale devient une assurance contre la hausse des tarifs.

 

Panneaux Photovoltaïques

 

3. Installer un pilotage énergétique (domotique, délestage, compteurs)

Optimiser sa consommation sur les heures creuses ou en décalant les usages.

 

4. Choisir des appareils moins énergivores

L’étiquette énergie est un indicateur fiable : A+++, classe A, etc.

 

5. Suivre ses consommations

Les compteurs Linky, les prises connectées ou les sous-compteurs aident à identifier les postes à réduire.

 

Tableau : Évolution du prix du kWh (TRV) depuis 2009

Evolution-du-prix-du-kWh-TRV-depuis-2009

 

Depuis l’ouverture à la concurrence, de nombreux fournisseurs proposent des offres à prix fixe ou variable. En cas de disparition du TRV, les consommateurs devront comparer plus activement :

  • Offres indexées : suiveuses du marché, parfois instables
  • Offres fixes : sécurisantes mais souvent plus chères
  • Offres vertes : basées sur ENR, mais pas toujours locales

 

Et si le TRV disparaissait vraiment ?

Le TRV pourrait disparaître pour les particuliers d’ici 2035.

Ce fut déjà le cas pour les professionnels entre 2016 et 2021.

Cela signifie que chaque consommateur devra choisir son offre sur le marché libre, avec des tarifs potentiellement plus variables.

👉 Comparez les offres en amont sur le site comparateur officiel du Médiateur national de l’énergie.

 

Erreurs fréquentes à éviter

  1. Attendre que les prix baissent : les baisses structurelles sont très improbables.
  2. Sous-estimer la rentabilité du solaire : même sans revente, l’autoconsommation est rentable.
  3. Négliger l’isolation : un logement mal isolé peut consommer 3x plus.
  4. Croire que le bouclier tarifaire va durer : il est déjà en train d’être retiré.
  5. Ne pas suivre sa consommation : sans suivi, aucun changement durable possible.

 

Bonnes pratiques pour la sobriété énergétique

  • Ajoute quelques conseils pratiques à faible coût :
  • Utiliser des multiprises coupe-veille
  • Programmer son chauffe-eau en heures creuses
  • Installer des mousseurs sur les robinets pour réduire l’eau chaude
  • Mettre en place des rideaux thermiques
  • Appliquer des joints sur les fenêtres

 

Quelques chiffres pour l’avenir

RTE : hausse de la consommation, pas directement les prix

RTE prévoit une hausse de la consommation électrique en France de 26 à 29 % d’ici à 2035, pour atteindre 580–640 TWh/an (contre ~460 TWh/an aujourd’hui). 

L’analyse de RTE modélise différents scénarios de prix de gros, mais ne fournit pas d’estimation uniforme de +40 à 60 % dans les sources consultées

 

CRE : fin progressive des TRV pour les professionnels

Depuis le 1er janvier 2016, seuls les consommateurs avec une puissance ≤ 36 kVA peuvent bénéficier des TRV

La loi énergie-climat de 2019 inscrit la suppression du TRV pour les professionnels non éligibles et modifie les conditions au 1er janvier 2021

 

Ademe : objectifs d’autoproduction et rénovation

L’Ademe met l’accent sur la rénovation thermique du parc : viser 80–90 % de logements classés A ou B d’ici 2050

L’objectif national inclut aussi une réduction de la consommation de 20–30 % et un triplement de la production d’EnR (solaire/éolien) d’ici 2035

Pour l’autoconsommation photovoltaïque, les sources indiquent des taux d’autoconsommation entre 20 et 40 %, mais pas explicitement l’objectif de 20‑30 %

 

Bannière réduire sa facture d'électricité

Conclusion : Anticiper maintenant pour ne pas subir demain

D’ici 2035, le prix du kWh pourrait atteindre entre 0,30 et 0,40 € TTC, selon les scénarios. Face à cette hausse inévitable, la meilleure réponse reste l’anticipation : mieux isoler, consommer moins, produire soi-même.

L’électricité restera probablement l’énergie la plus propre et stable à long terme — mais pas la moins chère. Il est donc temps d’agir avec lucidité, stratégie… et quelques panneaux bien orientés.

 

FAQ : Prix de l’électricité en 2035

Le prix de l’électricité va-t-il vraiment continuer à augmenter ?

Oui. Tous les indicateurs (financement du nucléaire, sortie du bouclier tarifaire, investissements ENR) convergent vers une hausse durable.

 

Est-ce qu’il y aura encore un tarif réglementé en 2035 ?

C’est possible, mais il pourrait être réformé en profondeur, voire supprimé pour certains consommateurs.

 

Le photovoltaïque sera-t-il rentable d’ici 2035 ?

Très probablement. Avec un prix du kWh autour de 0,35 €, le retour sur investissement tombera sous les 5 ans pour les installations bien dimensionnées. Voici un tableau de synthèse à ce sujet. 

Photovoltaique-rentable

 

Est-il encore temps d’agir ?

Oui, mais plus on attend, plus l’investissement sera coûteux et urgent. Les primes (MaPrimeRénov, CEE) peuvent disparaître ou diminuer avec le temps.

 

Comment évolue la part des taxes dans la facture ?

En 2025, les taxes (CSPE, CTA, TVA) représentent environ 30 à 35 % de la facture. Cette part pourrait augmenter si l’État cherche à financer la transition énergétique.

 

L’électricité verte sera-t-elle plus chère ?

Elle est souvent plus chère à l’achat, mais parfois plus stable. Attention aux offres “vertes” de façade (greenwashing).

 

Quelles aides seront disponibles d’ici 2030 ?

MaPrimeRénov’, CEE, TVA à 5,5 %, exonérations fiscales pour autoconsommation… mais ces aides évoluent régulièrement. 

Retrouvez notre article sur les changements concernant le dispositif MaPrimeRénov’ en 2025. 

 

 

Glossaire

  • kWh (kilowattheure) : Unité de mesure de l’énergie électrique consommée.
  • TRV (Tarif réglementé de vente) : Tarif fixé par les pouvoirs publics, proposé par EDF et quelques fournisseurs historiques.
  • Autoconsommation : Utilisation directe de l’électricité produite localement (panneaux solaires, micro-éolien…).
  • Grand carénage : Programme de prolongation des centrales nucléaires françaises.
  • CSPE : Contribution au Service Public de l’Électricité, finance les énergies renouvelables et la péréquation tarifaire.
  • CTA : Contribution tarifaire d’acheminement, finance les retraites des agents historiques.
  • Linky : Compteur communicant installé dans la majorité des foyers, permet le suivi de la consommation en temps réel.
  • Autoconsommation collective : Partage de la production solaire locale entre voisins ou copropriétés.

 

 

 

 

Vous avez aimé cet article ?
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *