Quelle est la différence entre un interrupteur différentiel de 40A et de 63A?
Voici une notion qui interpelle beaucoup d’entre vous . Pourquoi existe t-il des interrupteurs différentiels 40a et 63a? Dans quel cas utiliser un 40a ou un 63a?
Bien que j’ai déjà rédigé un article complet sur l’interrupteur différentiel, je tenais a apporter encore plus de précision sur le sujet.
Interrupteur différentiel 40A et 63A, les différences:
Le calibre:
Le calibre d’un interrupteur différentiel, exprimé en ampères – symbole A – est la capacité du composant à fonctionner sous cet ampérage. Il s’agit d’une valeur nominale qu’il ne faut pas dépasser pour le bon fonctionnement de l’interrupteur différentiel.
Par analogie, on peut comparer ce calibre de l’interrupteur différentiel au diamètre d’un tuyau d’eau. Il ne pourra laisser passer qu’une certaine quantité de courant, au delà il ne jouera plus son rôle.
Il n’y a donc aucune notion de protection au niveau de la valeur du calibre de l’interrupteur différentiel. Au contraire, le calibre du disjoncteur divisionnaire correspond bien à une valeur de protection (la surcharge de courant électrique).
Cette valeur du calibre doit donc être dimensionnée en fonction de l’installation électrique (explication dans la suite).
Calibres de 40A et 63A, mais aussi 25A.
Dans une installation résidentielle, on retrouve majoritairement des interrupteurs différentiels de calibre 40A et 63A, qui sont installés en tête de ligne des rangées du coffret électrique.
Mais il existe aussi des interrupteurs différentiels de 25A, plus rare, qu’on retrouvera sur des tableaux divisionnaires.
Le prix:
C’est une différence qui n’est pas technique mais qui en découle: le tarif.
Effectivement plus grand est le calibre, plus important est le prix. L’augmentation de la valeur du calibre de l’interrupteur différentiel entraîne une augmentation de tarif.
C’est une des raisons qui entre aussi en ligne de compte dans le choix du bon calibre.
Quand doit on utiliser un interrupteur differentiel 40a ou un 63a?
Un calibre haut pour plus de sécurité et de marge de manoeuvre:
D’après ce que j’ai dit expliqué au dessus, plus le calibre de l’interrupteur différentiel est élevé, moins il y a de contrainte sur le composant.
C’est donc une manière de choisir le calibre de l’interrupteur différentiel, en sélectionnant le calibre supérieur au courant maximal qui peut circuler à ses bornes.
Pour être plus explicite, je prends le cas concret de l’installation électrique résidentielle.
Le courant maximal disponible sur celle ci est donné au niveau du disjoncteur de branchement, qui indique la puissance de l’abonnement: 15A, 30A, 45A et 60A en monophasé par exemple.
Pour une installation alimentée en 15A et 30A, on pourra choisir un interrupteur de calibre 40A ou 63A, ces valeurs étant supérieures au courant maximal d’alimentation.
Pour une installation alimentée en 45A et 60A, on pourra choisir un interrupteur de calibre 63A, cette valeur étant la seule supérieure au courant maximal d’alimentation.
Un calibre ajusté pour réduire les couts:
Si vous avez bien suivi, le calibre 63A est idéal puisqu’il répond, pour les installations résidentielles, à tous les cas de figure.
Oui mais comme je l’ai aussi dit précédemment, c’est le plus cher.
Il y a en réalité possibilité d’utiliser un calibre inférieur pour l’interrupteur différentiel au courant maximal de l’installation électrique, mais en faisant certains calculs.
Techniquement voici ce qu’il faut faire:
- Additionner le calibre des disjoncteurs en charge de la protection de circuits résistifs, comme les chauffages par exemple.
- Additionner la moitié des calibres de autres protection.
- La somme de ces deux additions doit être inférieur au calibre de l’interrupteur différentiel. Si ce n’est pas la cas, il faut automatiquement utiliser un 63A.
Exemple d’application avec des interrupteurs différentiels 40A et 63A:
Si vous vous êtes perdus dans mes explications, c’est que j’ai failli à ma tâche.
Je vous propose donc quelques exemples pratiques de choix entre interrupteur différentiel de 40A et 63A pour que vous y voyez un peu plus clair.
Mise en sécurité d’une installation électrique:
Je prends l’exemple d’une installation électrique ancienne qui ne dispose d’aucune protection différentielle.
Il faut en ajouter au moins une pour mettre en sécurité les occupants du logement. Dans le cas présent, on ne cherche pas à calculer les consommations en aval de l’interrupteur différentiel. Le calibre de ce dernier est automatiquement choisi en 63A.
Studio alimenté en 30A:
Ici, il s’agit d’un petit studio avec une alimentation de 30A. Les besoins sont minimes et l’abonnement électrique n’évoluera pas vers une puissance plus importante.
Le studio est équipé d’un tableau électrique une rangée qui est déjà installé mais l’interrupteur différentiel n’est pas présent.
Pour corriger cette anomalie, il suffit d’installer un interrupteur différentiel de calibre 40A, cohérent avec les besoins avals et la source d’alimentation en amont.
Villa T5 équipée tout électrique:
Pour ce dernier exemple, c’est l’inverse de l’exemple précédent. Il s’agit d’une maison de 120m2 équipée de chauffages électriques et de tous les branchements nécessaires: lave vaisselle, lave linge etc…
L’abonnement est dimensionné à 45A et peut être amené à évoluer vers du 60A. Les calibres des interrupteurs différentiels sont alors naturellement choisis en 63A.
Conclusion:
Ce que je viens de vous expliquer est nommé dans jargon technique et la plupart des ouvrages d’électricité « la règle de l’amont et de l’aval » . Cette règle au nom barbare consiste à sélectionner le calibre de l’interrupteur différentiel en fonction de la puissance d’abonnement ou des éléments branchés derrière l’interrupteur différentiel.
J’ai voulu vous la présenter différemment en expliquant d’abord les différences entre les deux calibres des interrupteurs différentiels, 40A et 63A, pour en arriver ensuite au dimensionnement de ces derniers au cas pas cas.
vos eplications mon apportez beaucou d’eclaircisement sur les calibre 63a et 40a
merci bien
Bon article comme d’habitude. Je suis d’accord avec les commentaires précédents, j’ai d’ailleurs mis chez moi que des 63A même quand des 40A auraient pu « passer ». Pour ma culture personnelle, comment cela fonctionne t’il avec un ID tetrapolaire? L’intensité à ne pas dépasser c’est 60amperes par phase ou 60 ampères/3 par phase?
Exemple chez moi :
Après changement du tableau électrique pour une mise en sécurité et une mise à niveau, je suis passé de 12 à 20 disjoncteurs.
Avec 2 rangées et avec le respect de 8 disjoncteurs max par ligne, il fallait passer à 3 rangées.
Première ligne avec le circuit 32A, le lave-linge, la PAC, 2 circuit convecteurs de 16 A (2500 W), 1 circuit convecteur 16 A (750 W) et le chauffe-eau + le circuit PC cuisine et un éclairage, c’était obligatoirement l’ID type A 63 A. La règle de l’amont s’impose.
Seconde rangée : 1 circuit éclairage, 3 circuit PC de 16 A, circuit four et circuit contacteur HP-HC. Total : 30 A, la règle de l’aval autorise un ID type AC de 40 A. La rangé comporte aussi le contacteur HP-HC et le buzzer sonnette.
Troisième rangée : 1 circuit PC, 1 circuit éclairage, volets roulants 10 A, 2 circuits convecteurs de 16 A (1000 et 1700 W) et lave-vaisselle.
Sur cette dernière rangée, il y avait à la base 6 disjoncteurs. Il n’y avait qu’un seul circuit de convecteur calibré à 10 A. L’électricien voulait à tout pris préserver le choix de l’ID type AC à 40 A avec la règle de l’aval qui faisait tout juste 40 A.
Seulement voilà, j’ai voulu augmenter la sélectivité sur le gros circuit de 16 A de convecteurs qui avait 3 radiateurs (1500, 1000 et 1700 W) sur la première rangée. Le 1700 W correspond au sèche-serviettes avec 700 W du corps de chauffe et 1000 W au chauffage soufflant.
J’ai créé un nouveau circuit de 16 A pour la troisième rangée et recalibré à 16 A le circuit convecteur placé sur celle-ci.
De fait, la règle aval n’est plus bonne et cela impose un ID type AC de 63 A.
Moralité de l’histoire, il aurait mieux fallu mettre un ID 63 A dès le départ.
Le type A se justifie par d’autres raisons : aujourd’hui, la majorité des appareils notamment multimédia utilise l’électronique de puissance avec des alimentation à découpage, même les cartes de convecteurs. Les PAC disent utiliser la fonction « Inverter » ce qui veut dire en français « Onduleur ». C’est d’ailleurs pour ça que j’ai demandé que ma PAC soit sur la rangé de l’ID type A.
Ensuite, l’évolutivité passe aussi par les 20 % de réserve sur le tableau.
Il y a selon moi un principe de base : ne pas chercher à minimiser le nombre de disjoncteurs pour réduire le calibre des ID (circuit de PC ou convecteurs trop chargé) et de fait faire baisser la sélectivité.
Bonjour Guillaume
5 remarques :
1/ C’est le calibre maxi du disjoncteur de branchement qu’il faut prendre en compte et pas le calibre de réglage qui peut changer à tout moment à distance par un simple coup de fil au distributeur d’électricité.
Sur une installation neuve, ce sera donc systématiquement 60A.
2/ La règle aval n’est pas toujours très pertinente car approximative : derrière un disjoncteur 16A ont peut avoir aussi bien de l’éclairage LED qui tire 10W qu’un four qui tire 3500W. Il faut donc également y ajouter un peu de bon sens.
En pratique à réserver à des usages peu chargés, par exemple un interrupteur différentiel dédié à l’extérieur avec juste un circuit prises, un circuit éclairage, un circuit portail.
3/ L’écart de prix n’est pas toujours aussi significatif entre un 40A et un 63A suivant les marques et les distributeurs donc privilégier le 63A est souvent pertinent et évite d’avoir recours à l’approximative règle aval.
4/ On se demande pourquoi la norme n’imposte pas uniquement des 63A type A dans une habitation. Avec un seul modèle possible, cela ferait baisser les coûts de fabrication et tout le monde serait gagnant : le fabricant, le distributeur, l’installateur, l’utilisateur, la sécurité. L’amendement A5 a déjà fait un pas dans ce sens, gageons que la prochaine version de la norme ira plus loin.
5/ Un 25A n’apporte pas grand chose par rapport à un 40A : pas beaucoup moins cher, plus difficile à trouver, moins évolutif.
Bien d’accord, on devrait imposer des 63A partout, a se demander pourquoi les 40A sont encore de mise.
Bonjour
Il y a aussi le problème qu engendre la pose du linky.
Pour de l’existant, la calibre du disjoncteur est systématiquement mis au plus haut.45A ou 60A
Pour du neuf il n’y plus de réglage, c’est 60A
Un bureau de contrôle se base toujours à ce calibre, donc une installation peut devenir non conforme alors que le linky fera la coupure à l ampérage qui était sur l agcp
Donc il vaut mieux mettre des 63A et section adaptée, si l’occupant demande une augmentation d abonnement, qui sera faite à distance.