Le Télérupteur : schéma, symbole et branchement électrique

Le Télérupteur : schéma, symbole et branchement électrique

Après avoir parlé en détail du branchement électrique du va et vient, voici un nouvel article dédié à un autre circuit d’éclairage et plus particulièrement au composant qui le constitue : le télérupteur. Ce matériel électrique qui permet de contrôler des points lumineux depuis plusieurs endroits peut paraître simple pour les initiés, mais il renferme pourtant quelques secrets. Place aux explications !

Résumé : ce qu’il faut retenir à propos du télérupteur

Voici un rapide résumé de cet article complet à propos du télérupteur électrique :

  • Permet de contrôler un éclairage à l’aide de plusieurs commandes. Il est employé quand il faut plus de 2 interrupteurs.
  • Est commandé à partir de boutons poussoirs.
  • Possède une partie commande avec la bobine et une partie puissance.
  • Est disponible sous plusieurs formes et possède plusieurs paramètres pour répondre à tous les besoins.

Présentation générale du télérupteur

Qu’est-ce qu’un télérupteur ? Définition

Comme son nom l’indique, le télérupteur est un interrupteur commandé à distance. C’est sa particularité. Contrairement à un interrupteur, il est actionné via une commande intermédiaire : le bouton poussoir.

Il joue le même rôle qu’un interrupteur : ouvrir ou fermer un circuit électrique afin de laisser passer le courant ou non.

À retenir : le télérupteur est donc un composant électrique qui agit comme un interrupteur et qui est commandé à distance via une commande (bouton poussoir).

Rôle et utilisation du télérupteur

Nous avons vu que le télérupteur a une fonction d’interrupteur. Or un interrupteur est utilisé dans un circuit d’éclairage pour contrôler un point lumineux (ou une prise). De la même manière, le télérupteur intervient dans le cadre d’un circuit d’éclairage.

Il permet d’activer un (ou plusieurs) point lumineux à partir d’une ou plusieurs commandes. Pour rappel, une commande en électricité est un organe permettant de laisser passer le courant. C’est généralement un interrupteur. Pour un montage télérupteur, c’est le bouton poussoir qui joue le rôle de commande.

En règle générale, le télérupteur est utilisé dans les cas où il y a 3 commandes d’éclairage ou plus.

  • Dans le cas d’une seule commande, un montage électrique simple allumage
  • Dans le cas de deux commandes, un montage va et vient est conseillé.

C’est donc à partir de trois commandes que le télérupteur est généralement utilisé.

Il sera donc la plupart du temps utilisé dans une grande pièce avec plusieurs entrées, dans un couloir, dans une cage d’escalier avec un palier etc.

Question fréquente : peut-on piloter une prise commandée avec un télérupteur ?

Le télérupteur peut tout à fait être utilisé pour commander une (ou plusieurs) prises électriques. Il s’agit alors de remplacer dans le schéma électrique le point d’éclairage par la prise de courant. Finalement, c’est un montage électrique de prise commandée avec un télérupteur et des boutons poussoirs en guise de commande.

Composants et symbole du télérupteur

Le télérupteur est un matériel électrique qui est constitué de deux éléments principaux qui sont :

  • La bobine
  • Un contact électrique

Ces deux éléments sont d’ailleurs représentés sur le symbole électrique du télérupteur.

symbole électrique télérupteur

Ce symbole électrique est généralement accompagné du sigle TL qui correspond à l’abréviation de télérupteur. Les deux éléments que je vous ai indiqué ci-dessus sont dissociés et occupent chacun un rôle particulier. Intéressons-nous plus particulièrement à la bobine.

La bobine

Cette bobine est un élément du télérupteur qui est caractérisé par un fonctionnement physique particulier. Lorsqu’une bobine est parcourue par un courant, elle produit un champ magnétique. Dans le cas du télérupteur, la bobine se « transforme » en aimant.

Grâce à cette fonction d’aimant, la bobine vient attirer mécaniquement le contact de puissance qui vient se fermer. C’est ce qui permet au courant de passer au niveau du point lumineux.

C’est pour cela qu’on utilise le terme de relais électrique : la bobine sert de « relais » pour fermer le contact de puissance. L’intérêt d’un tel dispositif ?

  • La possibilité de commander la bobine depuis un nombre théoriquement infini de commandes.
  • La séparation électrique des parties commandes et puissances pour une question de sécurité électrique.

Le bouton poussoir

Autre élément qui ne fait partie du télérupteur à proprement parler mais qui a toute son importance dans le montage : il s’agit du bouton poussoir. Le bouton poussoir permet de commander le télérupteur et plus particulièrement sa bobine.

Pour la bobine, il faut que le courant passe uniquement de façon temporaire : c’est pour cela qu’on utilise un bouton poussoir pour le montage télérupteur. Le courant passe dans le bouton poussoir (et donc dans la bobine) uniquement au moment de l’appui.

Le montage est différent d’un montage simple allumage avec un interrupteur type va et vient avec un contact maintenu. Le courant passe en permanence par l’interrupteur.

Question fréquente : peut-on utiliser un interrupteur va et vient dans un montage télérupteur ?

La réponse à cette question est en rapport avec le fonctionnement de la bobine du télérupteur. Si cette bobine est alimentée en permanence, elle va générer des champs magnétiques opposés. Pour simplifier, la bobine va attirer le contact de puissance puis le repousser.

Le télérupteur ne pourra donc pas fonctionner s’il est commandé par un interrupteur va et vient. Il doit être branché avec un bouton poussoir. Il existe cependant des cas très précis et spécifiques avec certains modèles qui pourront fonctionner avec un interrupteur va et vient.

Principe de fonctionnement d’un télérupteur

Maintenant que les choses sont un peu plus claires et que tous les éléments qui composent un télérupteur sont en votre possession, voici le principe de fonctionnement du télérupteur qui se décline en trois phases.

  • Phase 1 : Au repos, sans aucun courant dans la bobine, le contact de puissance reste ouvert. Le point lumineux raccordé ne s’allume pas.

Schéma de montage du télérupteur unipolaire

  • Phase 2: Lorsqu’un courant est injecté à travers la bobine (appui sur le bouton poussoir), celle-ci est magnétisée et « ferme » le contact pour laisser passer le courant dans la partie puissance. Le contact se ferme, c’est la phase d’allumage. Sans aucun nouveau signal (la bobine n’est pas alimentée), le contact de puissance reste fermé. Le récepteur est toujours alimenté.

Schéma du télérupteur unipolaire - allumage

  • Phase 3 : Lorsqu’un nouveau courant est injecté dans la bobine (appui sur le bouton poussoir), le contact de puissance est relâché et plus aucun courant ne passe dans le circuit. C’est la phase d’extinction : le récepteur n’est plus alimenté.

Schéma du télérupteur unipolaire - extinction

Les avantages du télérupteur

La différence avec un va et vient est le nombre de commande qu’il est possible de connecter. Pour les montages électriques nécessitant uniquement 2 commandes, un branchement va et vient est suffisant. Dès lors qu’il faut plus de 2 commandes, il faut passer sur un montage avec télérupteur.

C’est l’avantage majeur du télérupteur par rapport à un montage va et vient : pouvoir ajouter un nombre théoriquement infini de commande. Cela peut être très pratique dans certain cas comme par exemple :

  • un couloir qui desserre plusieurs pièces
  • un studio
  • une cage d’escalier

Comme nous l’avons vu précédemment, c’est la bobine du télérupteur qui permet un montage différent de ce qui se fait avec un simple allumage ou un va et vient en permettant d’ajouter des commandes électriques supplémentaires.

Dans le montage télérupteur, il est ainsi possible de multiplier les boutons poussoirs en les installant en parallèle ou en dérivation. En pratique, pensez à vérifier la notice constructeur afin de vous assurer du nombre de commande que vous pouvez connecter.

Enfin, si vous comptez installer des boutons poussoir avec témoin lumineux, le nombre sera limité à 15. Il s’agit ici d’un consensus et non d’une préconisation de la norme NF C 15-100.

Cette limite s’explique par le fait que les témoins lumineux vont induire un courant dans la bobine du télérupteur, créant ainsi le risque de le voir s’activer. Dans la réalité, les voyants ont de très faibles consommations, et on pourrait aller bien au-delà.

Les différents types de télérupteur

Il existe un nombre important de modèles de télérupteurs pour répondre à divers besoins. En effet, s’il est souvent installé dans le tableau électrique, le télérupteur peut être installé ailleurs pour des raisons de commodités. C’est souvent le cas en rénovation électrique. Voici les différents types de télérupteurs disponibles.

En fonction de leur emplacement

  • Le télérupteur modulaire

Le modèle de télérupteur dit modulaire est celui qui s’installe dans le tableau électrique, sur le rail DIN. Il est installé à côté des disjoncteurs, le plus souvent en fin de rangée du coffret électrique. On l’appelle modulaire car il occupe une place dans le tableau électrique. Et cet emplacement s’exprime en module (largeur de 18mm).

  • Le télérupteur encastré

Le télérupteur encastré (le plus souvent dans un boite de dérivation électrique) est identique au modèle modulaire, sauf qu’il est déporté par rapport au tableau électrique. On utilise généralement ce type de matériel lorsque le circuit électrique concerné est loin du tableau électrique. On évite ainsi les longs retours de fils (couteux) au coffret électrique.

En fonction du nombre de borne

Pour des besoins de sécurité notamment, le télérupteur peut avoir une ou plusieurs bornes (ou pôles).

  • Les télérupteurs unipolaires

Dans le cas du télérupteur unipolaire, il n’y a qu’un seul contact (la phase) au niveau de la puissance. Cela signifie qu’au moment de l’extinction de votre point lumineux, seule la phase est coupée.

En pratique, dans une installation domestique, on utilise généralement des télérupteurs unipolaires comme pour les interrupteurs (sauf cas particulier).

  • Les télérupteurs bipolaires

Comme son nom l’indique, pour le bipolaire il y a deux contacts en entrée qui sont disponibles au niveau du télérupteur : la phase et le neutre.

La différence avec le télérupteur unipolaire, c’est que le neutre est coupé en plus de la phase. Les deux conducteurs sont coupés d’où le nom bipolaire.

On privilégiera le télérupteur bipolaire en extérieur ou dans les lieux humides. En effet, avec la double coupure, le modèle bipolaire assure une protection supplémentaire. Ainsi, en cas de défaut d’isolement lié à l’humidité (en extérieur par exemple) le neutre sera aussi coupé pour plus de sécurité.

Voici un moyen mnémotechnique pour savoir quels interrupteurs choisir :

– aux endroits où vous auriez mis un interrupteur unipolaire (lorsqu’il y a un seul point de commande), alors il faudra mettre un télérupteur unipolaire.

– aux endroits où vous auriez mis un interrupteur bipolaire (c’est-à dire pas souvent dans une habitation !), alors il faudra mettre un télérupteur bipolaire.

Il existe aussi des télérupteurs tétrapolaires (pour l’utilisation en triphasé).

Enfin, pour des utilisations encore plus particulières, certains télérupteurs possèdent des contacts en entrée normalement ouverts et d’autres normalement fermés.

Les fonctionnalités supplémentaires

Le télérupteur peut avoir certaines fonctionnalités supplémentaires afin de répondre à plusieurs besoins. Il s’agit également de paramètres à contrôler afin de savoir si le télérupteur est compatible avec le montage électrique envisagé.

Voici ces fonctionnalités et paramètres.

  • Le télérupteur silencieux

Un télérupteur est un élément qui produit généralement un bruit à chaque fois qu’une impulsion électrique est envoyée au niveau de la bobine. Un léger claquement qui est dû au contact électrique qui s’enclenche.

Ce type de bruit peut devenir problématique lorsque le tableau électrique est proche d’une chambre à coucher ou bien dans la pièce de vie. Il existe donc des modèles de télérupteurs silencieux qui ne produisent pas de bruit à l’activation.

  • Le télérupteur radio

C’est un autre type dont il s’agit ici puisque c’est un modèle fonctionnant avec des émetteurs radios. Le télérupteur est contrôlé à distance sans liaison filaire avec le bouton poussoir.

À chaque impulsion sur la commande, le signal est envoyé au télérupteur pour qu’il laisse passer ou non le courant jusqu’au point lumineux. Ce type de modèle est utile généralement en rénovation. Il est particulièrement pratique dans les cages d’escaliers ou la réalisation de saignées électriques est compliquée.

  • Le télérupteur temporisé

Ce modèle est équipé d’une temporisation.

Il fonctionne de la manière suivante :

  • Au premier signal (appui sur le bouton poussoir) : Le contact de puissance se ferme. La temporisation démarre.
  • Si un second appui est réalisé avant la fin de la temporisation alors le contact s’ouvre.
  • Dans le cas contraire, le contact s’ouvre à la fin de la temporisation.

Attention, ce télérupteur est différent d’une minuterie électrique. En effet, un appui sur le bouton poussoir qui contrôle le télérupteur temporisé va éteindre le point lumineux. Dans le cas d’une minuterie électrique, un appui sur une commande va relancer le cycle de temporisation.

  • Pour une minuterie électrique, la temporisation est prioritaire.
  • Pour un télérupteur temporisé, c’est la commande qui est prioritaire sur la temporisation.

 Télérupteur temporisé Hager EPS450B

Le télérupteur Hager EPS450B est un modèle temporisé

  • Le télérupteur basse tension et très basse tension

 Dans certains cas de figure, on cherche à protéger au maximum l’utilisateur qui se servira de la commande électrique, en l’occurrence ici du bouton poussoir. Pour protéger la personne du danger électrique, on abaisse le niveau de tension.

C’est le cas dans les locaux humides ou dans certains établissements particuliers professionnels liés à des conditions de travail spécifiques : risque d’incendie etc.

On utilise alors la basse tension et même la très basse tension de sécurité (TBTS). Certains télérupteurs peuvent ainsi être pilotés par des tensions inférieures à 50V : 12V, 24V ou encore 48V.

  • Le télérupteur dimmable

Le terme dimmable fait référence à la variation de lumière. Un télérupteur dimmable est un modèle qui acceptera la variation d’intensité de lumière. Ce paramètre est spécifique, car il faut prendre en compte la charge et surtout le type de lampe pilotée par le télérupteur (toutes les lampes ne sont pas dimmables). 

Schéma de câblage du télérupteur

Le télérupteur peut se câbler de différentes manières et les schémas de câblage sont importants pour effectuer le branchement du télérupteur correctement. Ces schémas vont également permettre de mettre en avant les deux circuits (commande et puissance) mis en œuvre au moment du branchement du télérupteur.

Schéma du montage télérupteur avec 4 fils électriques

Le montage à 4 fils est le branchement électrique le plus connu. C’est aussi le plus répandu car il a l’avantage d’être compatible avec les télérupteurs silencieux qui ont besoin du neutre pour fonctionner.

On l’appelle montage à 4 fils car il y a 4 fils qui partent depuis le tableau électrique :

  • La phase
  • Le neutre
  • Le retour bouton
  • Le retour lampe

En réalité, un 5ème fil est nécessaire (le fil de terre). Dans la pratique, on ne dénombre pas le fil de terre quand on décrit le montage du télérupteur, mais ce fil existe.

Voici le schéma électrique du télérupteur branché avec 4 fils au total :

schéma de branchement du télérupteur dans un tableau électrique

Schéma électrique en version 4 fils électriques pour un télérupteur modulaire

Dans ce montage, les fils sont connectés de la manière suivante :

Au niveau du circuit de commande :

  • La phase part de l’alimentation électrique (directement depuis le disjoncteur de protection ou depuis une boite de dérivation) vers une borne du bouton poussoir.
  • L’autre borne du bouton poussoir est reliée à une des bornes de la bobine du télérupteur (borne notée A1 généralement).
  • L’autre borne électrique de la bobine du télérupteur (notée A2) est reliée au neutre de l’alimentation.

Au niveau du circuit de puissance :

  • La phase part de l’alimentation électrique pour entrer dans une des bornes de la partie puissance du télérupteur (parfois notée 1).
  • L’autre borne de la partie puissance (notée 2) est reliée au point lumineux.
  • La seconde borne du point lumineux est connectée au neutre de l’alimentation.

Schéma du montage télérupteur avec 3 fils électriques

Dans le montage du télérupteur à 3 fils, seuls 3 fils partent depuis le tableau électrique :

  • Le neutre
  • Le retour bouton
  • Le retour lampe

Ce montage est différent du précédent dans la mesure ou la phase n’est pas envoyée au niveau du bouton poussoir. C’est le neutre qui est coupé comme on peut le voir sur le schéma électrique qui suit. On appelle aussi se montage « avec neutre au poussoir ».

cabler un télérupteur en 3 fils

Dans ce montage, les fils sont connectés de la manière suivante :

  • La phase est envoyée au niveau du tableau électrique vers les borne 1 et A1 du télérupteur
  • Le « retour lampe» est envoyé depuis la borne 2 du télérupteur vers le point lumineux du circuit
  • La borne A2 du télérupteur est envoyée vers le bouton poussoir
  • Le neutre est envoyé depuis le tableau électrique vers le point lumineux ainsi que sur le bouton poussoir

Ce montage à 3 fils vous permettra de faire des économies de fils mais surtout de main d’œuvre car 1 fil de moins à tirer dans la gaine ICTA, c’est du temps de gagné !

Ces schémas sont issus de notre guide pratique regroupant les 61 schémas électriques les plus courants pour réussir vos travaux.

Câblage du bouton poussoir

Au niveau du branchement électrique du bouton poussoir, il faut faire attention à bien choisir le contact normalement ouvert au niveau des connexions du bouton poussoir. Ce contact est normalement indiqué grâce à un schéma à l’arrière du bouton poussoir. Il correspond aux indications suivantes, NF et NO :

Télérupteur contact bouton poussoir

Bouton poussoir et contact électrique normalement ouvert et normalement fermé

Câblage et norme NF C 15-100

Le télérupteur est un circuit d’éclairage, il obéit donc aux mêmes préconisations de la norme NF C 15-100 que les autres circuits d’éclairage à savoir :

  • Section du fil électrique pour la commande : 1,5mm2.
  • Protection de la commande : disjoncteur 10A dédié ou même protection que le télérupteur.
  • Section du fil électrique pour la partie puissance : 1,5mm2.
  • Protection de la partie puissance : disjoncteur 10A (16A au maximum).

Question fréquente : faut-il protéger la commande (bouton poussoir) par un disjoncteur 2A séparé ?

Il arrive que sur certains schémas électriques, la partie commande soit protégée par un disjoncteur dédié de 2A. Mais ce n’est pas une obligation vis à vis de la norme en électricité en résidentiel.

Cette séparation intervient dans le cas où il faut apporter une sécurité au niveau des utilisateurs et donc au niveau de la commande. Le bouton poussoir est alors protégé par un disjoncteur 2A dissocié du circuit d’éclairage (puissance) protégé par un disjoncteur 16A max.

Pour obtenir une protection optimale à ce niveau, on peut utiliser un télérupteur 12V, 24V basse tension.

Mise en pratique : installation d’un télérupteur dans un tableau électrique

Le télérupteur modulaire est probablement le plus utilisé. Nous allons donc lui consacrer un chapitre spécial en allant plus loin qu’un simple schéma électrique. Vous y trouverez quelques astuces de terrain pour faire le branchement électrique du télérupteur dans le tableau.

Une fonctionnalité spécifique, la marche forcée

Le télérupteur qui s’installe dans le tableau électrique a une fonctionnalité particulière, disponible sur la grande majorité des modèles : la marche forcée. Il s’agit d’un contact qui permet de forcer le contact de puissance et de prendre la main sur la commande.

comment forcer un télérupteur à s'allumer

Marche forcée sur télérupteur Legrand

Ce type de fonctionnement est assez proche de la marche forcée disponible sur le contacteur jour-nuit

Où brancher le télérupteur dans le tableau électrique ?

Certains composants électriques se placent en fin de rangée du tableau électrique : c’est le cas du télérupteur modulaire. Certaines marques permettent le passage du peigne électrique par-dessus le télérupteur pour pouvoir y brancher des disjoncteurs à la suite.

Mise en pratique, installer un télérupteur modulaire dans un tableau

Voici un petit « tuto » en images qui va vous expliquer le branchement dans le tableau électrique d’un modèle de marque Hager (référence EPN510). Pourquoi choisir celui-ci ? Car il est basique et il faut savoir câbler ce genre de matériel électrique. Le matériel électrique est installé sur un rail DIN de coffret électrique.

comment cabler un telerupteur modulaire

Mise en œuvre : câblage d’un télérupteur Hager EPN510

Partie amont, contacts électriques du TL A1 et numéro 1

Pour le câblage de ce modèle Hager, nous avons choisi un montage électrique avec 3 fils électriques. Dans un premier temps, il faut câbler le fil électrique de phase. Il part du disjoncteur de protection vers la borne 1 du télérupteur.

borne A1 télérupteur unipolaire Hager

Bornes hautes du télérupteur, contacts A1 et 1

Ce câblage se fait en passant par derrière le télérupteur avec un morceau de fil électrique de section 1,5mm2 dénudé à chaque extrémité.

méthode pour cabler un télérupteur

Le fil de phase passe derrière le rail DIN du tableau électrique pour alimenter le contact 1 du télérupteur

montage télérupteur 3 fils dans un tableau électrique

La phase part du disjoncteur de protection pour alimenter le contact de la partie puissance 

Dans le montage 3 fils, la phase est envoyée sur A1.

Il y a ensuite deux câblages électriques possibles :

  1. Repartir depuis la borne de phase du disjoncteur de protection.
  2. Faire un pont depuis la borne 1 vers la borne A1.

Vu la proximité des deux bornes 1 et A1 du modéle Hager, c’est l’option numéro 2 qui est la plus logique et simple à mettre en œuvre. Dans tous les cas, il faut bien se rappeler une règle : on ne peut pas mettre plus de 2 fils sur une seule et même borne de disjoncteur et c’est valable pour un télérupteur.

Faire le cablage électrique d'un télérupteur

Pontage de la phase depuis la borne 1 vers la borne A1 du télérupteur modulaire Hager

Partie basse du télérupteur (aval), contacts électriques A2 et numéro 2

Il faut ensuite câbler la partie basse du télérupteur, au niveau des bornes électriques 2 et A2. Le contact A2 est branché au bouton poussoir et le contact 2 branché au point lumineux. Le neutre est également envoyé vers le bouton poussoir (câblage 3 fils pour rappel) et aussi vers le point lumineux.

schéma électrique et symbole du télérupteur modulaire

La borne 2 va vers le point lumineux. La borne A2 va vers le bouton poussoir (neutre au poussoir)

schéma électrique télérupteur

À gauche le neutre et la phase du disjoncteur de protection. Le fil violet correspond au départ vers le point lumineux. Le fil marron va vers le bouton poussoir

Les pannes électriques du télérupteur

Vous avez installé un télérupteur mais celui-ci ne fonctionne pas comme il le devrait ? Voici quels sont les problèmes fréquents qui peuvent mener à une panne électrique et les vérifications à effectuer afin de vous dépanner.

Attention, il s’agit ici uniquement de pistes permettant de trouver la panne du télérupteur. En électricité, chaque problème est unique ! Il faut aller au-delà des solutions que nous vous proposons ci-dessous en investiguant. Dans tous les cas, procédez au dépannage en sécurité (hors tension) ou faîtes appel à un électricien professionnel si vous n’êtes pas sûr de votre diagnostic.

Mon télérupteur est bruyant (grésille, vibre ou ronfle) :

C’est le cas le plus souvent d’un composant en fin de vie ou d’un bouton poussoir qui reste bloqué. Il faut effectuer (hors tension) une vérification au niveau des boutons poussoirs et de la bobine.

J’ai effectué le câblage mais mon point lumineux reste allumé en permanence :

Ce cas de figure est lié généralement à un mauvais câblage électrique au niveau du bouton poussoir. Celui-ci possède deux contacts électriques.

  • Normalement fermé (NF ou NC).
  • Normalement ouvert (NO).

Pour un montage télérupteur, il faut utiliser le contact électrique normalement ouvert.

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Écrit par Guillaume, électricien expert
Guillaume DENIS
Électricien
Passionné par l'électricité, qu'elle vienne d'un transformateur ou qu'elle soit issue du soleil. Ingénieur électronicien de formation, j'ai décidé de me reconvertir en tant qu'électricien en...
51 commentaires
CHAIX
29 octobre 2024

Bonjour, votre blog est impeccable; simple et précis. Merci
J’aurais une question subsidiaire sur la possibilité de mettre un témoin de fonctionnement. La commande étant très déportée de l’appareil commandé (étage) je souhaiterais avoir un témoin précisant si le relais est ouvert ou fermé.
Qu’est-il possible de faire?
Existe-t-il des boutons poussoir avec témoin ou des témoins indépendants à mettre à côté????

Merci pour votre aide

D@niel

Mathias
2 octobre 2023

Bonjour Guillaume;
Merci pour ton excellent blog,et le partage de tes connaissance.
Le télérupteur doit-il être protégé par un dj 2A,ou c’est du superflus tatillon?
Merci de ton retour.

Carminas
11 octobre 2023

Bonjour
C’est superflus.
On le le fait jamais

Patrick HAOUAT
23 avril 2023

Bonjour,
Merci pour ce blog très éclairant et pédagogique.
Voici le problème auquel je suis confronté (et c’est en cherchant sur internet des infos sur les télérupteurs que je suis tombé sur votre blog). J’ai acheté il y a quelques années une maison équipée d’une soi-disant domotique de marque Secant (entreprise canadienne). J’écrits « soi-disant » car si l’intention est louable, les produits sont maintenant obsolètes et n’évoluent plus, pas d’application smartphone ou web, pas de connexion à l’extérieur. Il y a deux ans, j’ai rencontré un problème et ai dû changer deux modules (5 voies de puissance chacun) au prix de 400 € par module. J’ai écrit à l’adresse mail générique qui figure sur le site web Secant, et ai été directement en relation avec le PDG de l’entreprise (qui m’a dit qu’il avait renoncé à développer une appli smartphone parce que « c’est trop cher »). Bref, l’entreprise a l’air très petite, n’a pas d’installateurs référencés en France et je crains pour sa pérennité à moyen terme.
Aujourd’hui j’ai deux nouveaux modules défaillants, et plutôt que de réinjecter 800 €, j’ai décidé de démanteler toute cette installation et de revenir à une architecture plus simple et moins coûteuse à base de télérupteurs car les fonctionnalités seront suffisantes par rapport à mon usage.
Les différentes pièces de la maison sont équipées de boutons poussoirs (gamme Legrand Neptune). J’en ai démonté un pour constater que ces boutons poussoirs sont connectés en fait à des câbles de type courant faible (téléphonie ou réseau Ethernet). La domotique Secant est donnée pour utiliser la technologie X10, ce qu’elle fait bien en termes de protocole d’adressage, etc., mais pour ce qui est des boutons poussoirs on est sur du courant faible et non pas du CPL.
Tous les câbles de commande convergent vers une unité centrale qui elle-même est connectée aux 5 modules ayant 5 voies de puissance (230 V) chacun et disposés sur les rails de l’armoire électrique.
Mon projet est donc de déconnecter les modules et l’unité centrale puis reconnecter chacun des câbles provenant des boutons poussoirs à un télérupteur, avec tension de commande 12 ou 24V (Secant c’est 16V) et tension de puissance 230 V.
J’ai donc prévu
• d’installer un transformateur Legrand LEG 413095 pour alimenter le réseau de commande en 12 V ou 24 V
• D’installer les télérupteurs de type Hager EPN 511ou EPN 513 à la place des modules Secant
• Pour les quelques zones de la maison où la domotique permet de déclencher la lumière grâce à des détecteurs de mouvement, je mettrai les circuits sous tension et installerai des ampoules ou des spots GLU10 avec détecteurs intégrés et n’utiliserai plus les détecteurs installés
• Le point délicat sera de bien identifier quel bouton poussoir est connecté à quel câble au niveau de l’armoire électrique, car ils ne sont pas tous repérés. Les paires de couleur sont différentes selon les boutons poussoirs, mais le nombre de couleurs n’est pas infini et il y a des doublons
J’ai donc deux questions en suspens auxquelles vous m’aiderez peut-être à répondre :
• Voyez-vous une faille ou une lacune dans l’architecture à laquelle je pense ? Quels sont les points de vigilance pour la mise en œuvre (exemple : type de transformateur, type de télérupteur)
• Existe-t-il une solution pour gagner du temps dans l’identification des paires de câbles associées à chaque bouton poussoir ? (je voudrais éviter de rester trop longtemps entre deux solutions, l’installation Secant démontée et la nouvelle pas opérationnelle, sans lumière)
Merci d’avance pour votre aide.
Bien cordialement

Carminas
30 janvier 2023

Bonjour

La référence que vous citez est un télérupteur bipolaire classique.
N’importe quel modèle bipolaire classique devrait convenir

Il n’y a que le terme « inverseur » qui m’intrique, car ce n’en est pas un.

Joanna
30 janvier 2023

Bonjour, je n’y connais pas grand chose pour ne pas dire rien ? mais le fait est que j’ai à changer un télérupteur ayant pour référence : Télérupteur 16A 2P (bipolaire) bobine 230V contact à fermeture 2F (2NO) inverseur E252T-230 ABB 435014.

Le problème est qu’il n’existe plus sur le marché (produit épuisé…) alors comment faire svp ?

Merci d’avance pour votre retour et très bonne journée.
Cordialement
Joanna

Carminas
15 novembre 2022

Bonjour

Tout dépend de que vous voulez faire.

Si c’est juste tout éteindre un actionnant un interrupteur puis réactionner cet interrupteur pour retrouver tous les éclairages dans leur état avant coupure, oui vous pouvez via un contacteur multipolaires qui va agir pour couper en sortie des disjoncteurs d’éclairage concernés.
Sachant que tant que vous n’aurez pas réappuyé sur l’interrupteur général, vous ne pourrez avoir de la lumière nulle part

Sinon une autre possibilité c’est d’associer des auxiliaires aux télérupteurs avec un double poussoir qui permette de tout allumer ou tout éteindre, avec l’avantage de pouvoir à tout instant réallumer individuellement de n’importe où.
Exemple :
https://www.casimages.com/i/211101072728383217647825.jpg.html
On peut même faire des zones en cascadre

Il existe des variantes de ceci, avec d’autre types de matériel (diodes) :
https://www.casimages.com/i/211101072728383217647825.jpg.html
ou même en commande radio :
https://www.casimages.com/i/211101072728383217647827.jpg.html

Carminas
15 novembre 2022

Je me suis trompé sur le 2ème lien :
https://www.casimages.com/i/211101072728383217647826.jpg.html

Carminas
15 novembre 2022

A adapter bien entendu à la configuration des lieux.
Pour reprendre le 1er cas, si tout l’étage est sur le même disjoncteur, c’est assez simple il suffit de couper la phase en sortie de disjoncteur par un interrupteur déporté à un endroit pertinent.
S’il y a plusieurs disjoncteurs, c’est là que c’est plus complexe et qu’il faut passer par un contacteur.

DEFISE defise
15 novembre 2022

Bonjour,

Merci pour toutes ces informations très utiles à la préparation de mon installation.

J’aurais une question concernant un système de tout OFF, j’aimerais installer un interrupteur qui permettrait d’éteindre (seulement éteindre ou éteindre/allumer) toutes les lampes d’un étage. Les circuits pour les luminaires de cet étage seront tous sur télérupteur, est-il possible d’installer un bouton tout off ? Si oui comment faut-il faire ?
Serait-il envisageable de faire de même pour toutes les lampes de la maison (donc une partie sur télérupteur et l’autre sur simple circuit luminaire/va-et-vient) ?

Je vous remercie d’avance pour vos conseils,
Cordialement,
Chloé Defise

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