Hausse des prix de l’électricité : 6 conseils pour limiter la casse

On ne vous apprend rien : les prix de l’électricité ne cessent d’augmenter (les médias nous le rabâchent suffisamment). Et cette tendance n’est pas finie, une nouvelle hausse est attendue pour février 2024. S’il y a bien un domaine, où nous, électriciens, sommes uniquement spectateurs, ce sont bien les prix de l’électricité. Alors voici nos 6 conseils pour maîtriser et optimiser votre facture d’électricité.
Résumé pour les plus pressés
Voici nos 6 conseils pratiques pour réduire durablement votre facture d’électricité :
- Comparez les fournisseurs d’électricité
- Adaptez la puissance de votre abonnement
- Choisissez le bon contrat d’électricité
- Isolez avant de chauffer
- Optimisez votre chauffe-eau
- Passez au photovoltaïque et à l’autoconsommation
1. Faire jouer la concurrence entre les fournisseurs
Notre premier conseil sera de comparer les fournisseurs d’énergie régulièrement. Il ne faut pas hésiter à changer pour celui qui propose un tarif plus avantageux. Ce sont des démarches administratives peu réjouissantes et fastidieuses mais c’est une bonne solution pour alléger sa facture.
C’est un peu comme lorsque vous souhaitez changer d’employeur pour renégocier votre salaire ou obtenir une promotion.
Il peut être difficile de s’y retrouver entre tous les fournisseurs et leurs contrats : c’est un peu la jungle…
Nos conseils :
- Préférez les tarifs réglementés aux offres trop alléchantes. Ces dernières pourraient vous réserver de mauvaises surprises en cas de hausse des prix.
- Comparez les fournisseurs : energie-info.fr
- Utilisez des lettres de résiliation type : disponibles gratuitement sur les sites des comparateurs
Astuce : aucun frais de résiliation ne s’applique pour changer de fournisseur d’électricité, même en cours de contrat
2. Une puissance d’abonnement adaptée à sa consommation
Choisir une puissance adaptée à votre consommation vous permettra de faire des économies sur la partie abonnement de votre facture. Pour rappel votre facture d’électricité est composée de 2 parties : une partie fixe (abonnement) et une partie variable (votre consommation en kWh).
Les abonnements les plus courants sont de 3, 6, 9 et 12kVA. On retrouve également des contrats allant jusqu’à 15 ou 18 kVA pour les logements avec de grande surface et pour ceux qui sont chauffés à l’électrique.
Les abonnements avec une puissance élevée sont en général plus chers.
Mais à l’inverse, attention à ne pas choisir une puissance trop faible et sous-dimensionnée, sinon vous subirez des coupures d’électricité intempestives.
Voici quelques repères utiles pour choisir la bonne puissance de compteur électrique :
- Puissance 3 kVA : studio ou petit logement sans chauffage électrique
- Puissance 6 kVA : appartement ou petite maison sans chauffage électrique
- Puissance 9 kVA : logement moyen avec chauffage électrique et électroménager
- Puissance 12 kVA : grande maison chauffée à l’électrique ou avec pompe à chaleur
Plus la puissance est élevée, plus l’abonnement est cher. Mais attention à ne pas descendre trop bas, au risque de subir des coupures !
3. Bien choisir son contrat d’électricité
Pour votre contrat d’électricité, vous pouvez choisir entre différentes options au moment de la souscription. Vous avez sûrement déjà entendu parler des abonnements Heures Pleines / Heures Creuses (HP / HC) par opposition aux contrats de base.
Sachez qu’il existe aussi des contrats à prix fixes qui sont différents des contrats aux prix indexés sur le tarif réglementé. Dans un contexte de prix en hausse depuis de nombreuses années, ces tarifs pourraient être avantageux sur le long terme.
En fonction de vos habitudes de consommations, vous pouvez alors choisir différentes combinaisons : par exemple un contrat HP/HC à prix fixe ou alors un contrat au tarif de base à prix indexé.
En résumé :
– Si vous utilisez beaucoup d’électricité la nuit (chauffe-eau, lave-linge…), optez pour l’option Heures Pleines / Heures Creuses
– Si votre consommation est répartie toute la journée, restez au tarif Base
– Si vous cherchez de la stabilité, choisissez un contrat à prix fixe
4. Isoler avant de chauffer
Isoler : c’est la première chose à faire lorsque l’on souhaite faire des économies sur sa facture d’électricité. En effet, le chauffage est bien souvent le poste qui consomme le plus d’électricité (dans un logement chauffé à l’électrique bien entendu). Ainsi, meilleure sera l’isolation, moins il y aura de déperdition de chaleur. La consommation d’électricité au niveau du chauffage sera donc plus faible.
Faut-il isoler par l’intérieur ou par l’extérieur ?
L’isolation par l’extérieur (ITE) est plus performante mais coûteuse. L’isolation par l’intérieur est souvent privilégiée en rénovation, car plus simple à mettre en œuvre, notamment pièce par pièce.
Quelles sont les aides financières disponibles ?
Vous pouvez bénéficier de MaPrimeRénov’, des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), ou encore d’un éco-prêt à taux zéro. Toutes les informations sont disponibles sur france-renov.gouv.fr. Vérifiez ces informations au moment où vous lisez cet article pour voir si ces aides sont toujours disponibles et à combien elles s’élèvent.
5. Optimiser les gros postes de consommation : le cas du chauffe-eau
Autre point pour optimiser votre facture d’électricité, attaquez-vous aux gros postes de consommation. Le chauffe-eau en est un et plusieurs solutions assez rapides à mettre en place existent et vous feront faire des économies significatives.
Isoler son chauffe-eau
Tout d’abord, isoler votre chauffe-eau afin de limiter les déperditions de chaleur (notamment si celui-ci est localisé dans une pièce fraîche type garage, cellier…). Cela se traduit par l’ajout d’une enveloppe d’isolant (type laine de verre) tout autour du chauffe-eau. Peu esthétique mais très efficace.
Baisser sa température
Régler la température de chauffe de l’eau : pour cela il est possible de régler le thermostat de résistance de votre chauffe-eau. Par défaut, le thermostat est souvent réglé par le constructeur au maximum (souvent 65°C).
Or l’eau dans un ballon doit être chauffée à minimum 50°C (pour un ballon < 400 L) afin de limiter le développement de bactéries pathogènes dans l’eau stagnante (1). Cependant personne n’utilise une eau à cette température pour se doucher et l’eau chaude est ensuite mélangée à de l’eau froide pour la tempérer ! Abaisser la température de votre chauffe-eau à 55°C par exemple vous permettra ainsi de réduire votre dépense énergétique.
Définir des plages horaires
Dernier point pour optimiser la consommation énergétique de votre chauffe-eau : déclencher la chauffe de votre chauffe-eau sur des plages horaires précises. Si vous avez un abonnement HP/HC, vous pouvez choisir d’installer un contacteur jour/nuit. Ce module installé dans votre tableau électrique déclenchera automatiquement la chauffe de votre ballon pendant les heures creuses c’est-à-dire au moment où le kWh est le moins cher.
Si vous n’êtes pas en abonnement HP/HC, vous pouvez tout de même installer une horloge modulaire qui vous permettra également de faire des économies. Vous pouvez ainsi piloter la mise en marche de votre chauffe-eau et déclencher la chauffe sur certaines plages horaires plutôt qu’en continu. L’objectif est de déclencher la mise en route de votre chauffe-eau selon vos habitudes d’utilisation de l’eau chaude.
Pour ceux qui seraient un peu frileux à l’idée de ne pas avoir d’eau chaude à disposition en permanence, sachez que vous pouvez déclencher la marche forcée de votre chauffe-eau.
À éviter :
- Régler son chauffe-eau à plus de 60 °C inutilement
- Le laisser chauffer toute la journée sans programmation
- Installer un ballon d’eau chaude dans un garage non isolé sans gaine thermique
6. Miser sur le photovoltaïque et l’autoconsommation
Dernier conseil bien connu du grand public, l’installation de panneaux photovoltaïques. Il s’agit là d’une des solutions les plus simple pour réduire considérablement ses dépenses d’électricité.
Cette technologie est aujourd’hui mature et la qualité du matériel s’est nettement améliorée. Il existe même des systèmes intégrant des batteries ou des armoires d’autoconsommation pour stocker l’électricité produite en journée. On peut alors l’utiliser la nuit ou lors des périodes moins ensoleillées.
Même s’il peut s’agir d’un investissement initial important, sachez que votre retour sur investissement sera d’environ 8 ans en 2024. Et si les prix continuent d’augmenter, vous pourrez avoir remboursé votre installation au bout de 5 à 6 ans seulement. C’est-à-dire qu’après cette période, vous ne paierez plus d’électricité (si vous êtes en autoconsommation totale). Intéressant non ?
Estimation de production et économies moyennes selon la taille de l’installation :
- Installation 3 kWc : production annuelle ~3 300 kWh, économie estimée ~500 à 700 €/an
- Installation 6 kWc : production annuelle ~6 600 kWh, économie estimée ~900 à 1 200 €/an
En autoconsommation, ces chiffres dépendent de votre taux d’usage direct de l’électricité produite.
Pour aller plus loin, consultez notre guide dédié à l’autoconsommation solaire (cliquez juste en dessous)
Conclusion
Réduire efficacement sa facture d’électricité repose sur un ensemble d’actions complémentaires : comparer les fournisseurs, ajuster sa puissance, isoler intelligemment, piloter ses équipements, et produire sa propre énergie. En cumulant ces leviers, un foyer peut espérer jusqu’à 30 à 50 % d’économies annuelles.
Besoin d’un accompagnement personnalisé ? Consultez nos autres guides ou faites appel à un électricien qualifié pour un diagnostic complet.
FAQ – Réduction de la facture d’électricité
Quelle est la meilleure heure pour consommer de l’électricité ?
Si vous avez un contrat Heures Pleines / Heures Creuses, privilégiez les plages creuses (souvent entre 22h et 6h). Pour les autres, évitez les pics nationaux (8h-13h et 18h-20h).
Changer de fournisseur est-il vraiment rentable ?
Oui. Un comparatif peut révéler jusqu’à 10 à 15 % d’écart annuel entre deux offres similaires, surtout si vous n’avez pas changé depuis plus d’un an.
Dois-je installer un délesteur ou un contacteur jour/nuit ?
Oui, ces équipements permettent de mieux gérer la consommation selon les plages horaires ou les priorités. Le contacteur jour/nuit est incontournable avec HP/HC.
Combien coûte une installation photovoltaïque ?
En 2024, comptez entre 7 000 € et 10 000 € pour une installation résidentielle de 3 kWc. Le coût varie selon la qualité du matériel, les aides et le mode de pose.
Puis-je devenir autonome en électricité ?
En autoconsommation totale avec stockage (batteries), c’est possible, mais coûteux. Une autonomie partielle de 40 à 70 % est réaliste dans la majorité des cas.
Glossaire
- kWh (kilowattheure) : unité de mesure de la consommation d’électricité. 1 kWh correspond à l’énergie consommée par un appareil de 1000 W fonctionnant pendant 1 heure.
- kVA (kilovoltampère) : unité mesurant la puissance souscrite auprès du fournisseur. Elle conditionne la capacité maximale que peut supporter votre installation.
- HP/HC (Heures Pleines / Heures Creuses) : option tarifaire permettant de payer l’électricité moins chère sur certaines plages horaires (souvent la nuit).
- Autoconsommation : fait de consommer directement l’électricité produite par ses propres panneaux solaires, sans la revendre au réseau.
- Contacteur jour/nuit : dispositif électrique permettant d’automatiser la mise en marche d’un appareil (souvent le chauffe-eau) pendant les heures creuses.
- MaPrimeRénov’ : aide publique destinée à financer les travaux de rénovation énergétique dans les logements, accessible à tous les propriétaires.
Sources

J’ai trouvé vos conseils et propositions très merveilleux.
Merci de nous les avoirs fournit.
Bonjour, plutôt qu’un «ballon» d’eau chaude à l’electricité, vous pourriez conseiller un chauffe-eau électrique avec un petit réservoir à capacité réglable. La marque Atlantic en fabrique. L’intérêt est que vous ne chauffez que l’eau dont vous avez besoin, en instantané. Par exemple, 40L pour deux douches pour un couple, au lieu de 100L ou plus dans le ballon, en permanence.