Stockage solaire et micro-onduleurs : quelles solutions pour ajouter une batterie ?

Stockage solaire et micro-onduleurs : quelles solutions pour ajouter une batterie ?

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Résumé pour les pressés

Un internaute a posé une question fréquente : peut-on ajouter une batterie à une installation de 3 kWc équipée de micro-onduleurs plug & play, sans tout remplacer ?
Les réponses des contributeurs montrent trois grandes pistes :

  1. Les batteries plug & play (Anker, Zendure, Marstek, Hoymiles, etc.) : simples à installer, mais chères et souvent limitées en puissance.

  2. Le retrofit avec onduleur hybride + batteries : solution plus pérenne, mais implique de revendre ses micro-onduleurs.

  3. Les solutions hybrides et alternatives (Azzurro, Deye, routeurs, ballons, etc.) : permettent de garder une partie de l’existant, mais demandent des vérifications techniques.

👉 En résumé : le choix dépend du budget, du profil de consommation (jour/nuit, saisonnalité), et du degré d’autonomie recherché.

 

Vous pouvez également retrouver notre article sur les failles de sécurité potentielles des miro onduleurs chinois

 

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Introduction

Avec la démocratisation du photovoltaïque résidentiel, de nombreux particuliers équipés de panneaux solaires cherchent à optimiser leur autoconsommation.
L’une des grandes questions est celle du stockage : comment utiliser le surplus d’énergie produit en journée, au lieu de le réinjecter gratuitement sur le réseau ?

Les fabricants rivalisent désormais de solutions dites plug & play (Anker, Zendure, Ecoflow…), tandis que d’autres systèmes plus classiques reposent sur un onduleur hybride et des batteries stationnaires.
Mais lorsque l’on possède déjà une installation avec micro-onduleurs, la question devient délicate : faut-il tout changer ou existe-t-il des solutions compatibles ?

 

 

Contexte de la demande

Un internaute a partagé son cas :

  • Installation existante : 6 panneaux de 500 Wc, soit 3 kWc, équipés de micro-onduleurs.

  • Gestion actuelle du surplus : via un routeur qui envoie l’énergie excédentaire vers un ballon d’eau chaude.

  • Problème : une fois le ballon chargé, le surplus est perdu et injecté au réseau.

  • Objectif : ajouter une batterie pour stocker l’énergie et la restituer le soir ou la nuit.

  • Dilemme : faut-il changer tout le système (micro-onduleurs → onduleur hybride) ou existe-t-il des batteries indépendantes compatibles ?

 

Les réponses recueillies sur le fil de discussion couvrent un large éventail de solutions :

  • Plug & play (Anker, Zendure, Marstek, Hoymiles, Titan de Mater France, etc.)

  • Onduleur hybride + batteries stationnaires (en remplacement des micro-onduleurs)

  • Batteries compatibles retrofit (ex. Azzurro, Deye, Aura de Bourgeois Global)

  • Compléments éoliens pour l’hiver, proposés par certains contributeurs.

👉 Dans les sections suivantes, nous allons analyser chaque piste, vérifier la fiabilité des informations données et détailler leurs avantages et inconvénients.

 

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Quelles solutions pour ajouter une batterie à une installation avec micro-onduleurs ?

1. Les batteries plug & play

De nombreux contributeurs évoquent les solutions Anker, Zendure, Ecoflow, Marstek, Titan (Mater France), Hoymiles, etc.

  • Principe : la batterie se branche directement sur une prise domestique. Elle se charge avec le surplus et restitue l’énergie le soir.

  • Avantages : simplicité, pas besoin de toucher à l’installation existante, évolutivité (certaines sont modulaires).

  • Limites :

    • Coût élevé au kWh (souvent 600–800 €/kWh contre 250–400 €/kWh pour des batteries stationnaires classiques).

    • Puissance limitée (exemple : Hoymiles MS-A2 plafonné à 800 W).

    • Amortissement incertain si la consommation nocturne est faible.

Verdict : pertinent pour ceux qui cherchent une solution simple et sans travaux, mais difficilement rentable à long terme.

 

 

2. Passer sur un onduleur hybride + batteries

Plusieurs internautes (Jiô Jiô, Serge Prouteau, etc.) conseillent de revendre les micro-onduleurs et d’opter pour un onduleur hybride (Huawei, Victron, Deye, Growatt…) couplé à une batterie stationnaire (10–16 kWh).

  • Principe : l’onduleur hybride centralise la production, gère le stockage et peut assurer un mode backup en cas de coupure.

  • Avantages :

    • Rendement global meilleur qu’un système plug & play.

    • Plus évolutif et adapté aux grosses capacités.

    • Compatible avec l’autonomie quasi totale (exemple : facture réduite à l’abonnement EDF).

 

  • Limites :

    • Nécessite de revendre ou abandonner les micro-onduleurs.

    • Investissement initial plus élevé (souvent > 8 000 € avec batteries).

    • Installation par un professionnel souvent obligatoire pour la conformité.

Verdict : pertinent pour ceux qui veulent viser l’autonomie maximale et un système durable.

 

 

3. Les solutions retrofit (compatibles micro-onduleurs existants)

Certaines marques proposent des batteries qui peuvent fonctionner en parallèle des micro-onduleurs, sans les remplacer.

  • Exemples cités : Azzurro, Deye, Aura (Bourgeois Global), Marstek Venus.

  • Principe : la batterie s’insère dans le circuit existant, via une gestion externe (souvent avec un Shelly Pro 3EM pour piloter la charge/décharge).

  • Avantages :

    • Conservation des micro-onduleurs.

    • Flexibilité du dimensionnement (ajout progressif possible).

  • Limites :

    • Complexité technique plus élevée que le plug & play pur.

    • Dépend souvent de solutions propriétaires.

Verdict : une piste intéressante pour optimiser l’existant, mais nécessite un bon dimensionnement et parfois une assistance technique.

 

 

4. Autres pistes évoquées

  • Routeur vers ballon d’eau chaude : déjà en place, mais limité car le ballon se charge vite.

  • Complément éolien (témoignage de Serge Prouteau) : intéressant en hiver pour compenser la baisse de production PV, mais fiabilité et rendement des petites éoliennes discutables.

  • Location de batteries : peu rentable à ce jour, car le coût locatif dépasse souvent les gains liés à l’autoconsommation.

 

Bonnes pratiques

  • Analyser son profil de consommation : mesurer les besoins nocturnes avant d’investir dans une batterie.

  • Commencer par optimiser l’autoconsommation (routeur, pilotage intelligent des appareils) avant de stocker.

  • Vérifier la compatibilité technique des batteries retrofit ou plug & play avec les micro-onduleurs existants.

  • Comparer le prix/kWh stocké entre batteries plug & play et systèmes hybrides.

  • Anticiper la saisonnalité : une batterie peut être sous-utilisée en hiver si la production est faible.

 

 

Erreurs à éviter

  • Sous-dimensionner ou surdimensionner la batterie : une batterie trop petite se vide en une heure, une trop grande ne sera jamais chargée.

  • Croire que le plug & play est forcément rentable : la simplicité se paie cher.

  • Mélanger des technologies incompatibles (par ex. micro-onduleurs + onduleur hybride sans cohérence technique).

  • Négliger la réglementation : une installation modifiée doit rester conforme à la NF C 15-100 et aux normes EN/IEC.

  • Oublier la durée de vie des batteries : au bout de 10 ans, elles perdent une partie significative de leur capacité (remplacement à prévoir).

 

Matériel à prévoir (selon la solution choisie)

  • Option Plug & Play : batterie portable (Anker, Zendure, Ecoflow, Marstek, Hoymiles Titan), câblage fourni.

  • Option Onduleur hybride :

    • Onduleur hybride (Deye, Victron, Huawei, Growatt…)

    • Batteries stationnaires (Lithium LFP de préférence, 5 à 15 kWh selon besoins)

    • Coffret de protection et câblage normé.

  • Option Retrofit :

    • Batterie compatible retrofit (Azzurro, Aura, Marstek Venus…)

    • Gestionnaire d’énergie type Shelly Pro 3EM pour piloter charge/décharge.

    • Éventuellement un onduleur de couplage (Deye).

 

 

Astuces de pros

  • Évaluer sa consommation nocturne réelle avant d’acheter une batterie (via un compteur connecté type Shelly, Linky ou Victron Cerbo).

  • Viser un taux de remplissage de batterie de 80 à 100 % en été, quitte à être partiellement vide en hiver.

  • Ne pas négliger l’entretien du système (mise à jour firmware, surveillance température des batteries).

  • Penser évolutif : mieux vaut commencer petit (2–3 kWh) et ajouter que surdimensionner d’emblée.

  • Comparer les garanties : certaines marques plug & play n’offrent que 2–3 ans, contre 10 ans pour des batteries stationnaires reconnues.

 

 

Tableau récapitulatif des solutions

 

 

Tableau récapitulatif des solutions

 

Conclusion

La question de l’internaute reflète une problématique courante : comment optimiser une installation solaire équipée de micro-onduleurs sans repartir de zéro ?

  • Les batteries plug & play séduisent par leur simplicité, mais leur coût reste élevé pour une rentabilité discutable.

  • Le passage à un onduleur hybride est la solution la plus performante et pérenne, mais elle implique un changement lourd.

  • Les batteries retrofit représentent un compromis intéressant, en conservant les micro-onduleurs tout en ajoutant du stockage, mais demandent une expertise technique.

  • Les solutions alternatives (routeur, éolien, location de batteries) complètent le tableau mais restent limitées ou peu rentables.

 

Le choix final dépend du profil de consommation, du budget et du niveau d’autonomie souhaité.

 

 

À retenir

  • Les micro-onduleurs compliquent l’ajout direct de batteries.

  • Trois options existent : plug & play, hybride, retrofit.

  • Le prix au kWh stocké est un critère central de décision.

  • Mieux vaut analyser sa consommation nocturne réelle avant d’investir.

  • Les normes (NF C 15-100, IEC, etc.) doivent toujours être respectées.

 

 

FAQ

Faut-il absolument remplacer ses micro-onduleurs pour installer une batterie ?

Non. Les solutions retrofit ou plug & play permettent de les conserver, mais l’efficacité est moindre qu’avec un onduleur hybride.

 

Les batteries plug & play sont-elles rentables ?

Pas toujours : leur prix au kWh est élevé. Elles sont adaptées aux petites installations ou aux utilisateurs recherchant la simplicité.

 

Combien coûte un système hybride complet (onduleur + batterie) ?

En moyenne 8 000 à 12 000 € pour un kit de 5 à 10 kWh avec installation pro.

 

Les petites éoliennes sont-elles une bonne idée pour compléter le solaire ?

En théorie oui, mais leur rendement réel est souvent faible en résidentiel. Elles ne sont pertinentes que dans les zones très ventées.

 

 

 

Glossaire

  • Micro-onduleur : dispositif placé sous chaque panneau solaire qui convertit le courant continu en courant alternatif.

  • Onduleur hybride : onduleur capable de gérer à la fois la production solaire et le stockage sur batteries.

  • Batterie plug & play : solution de stockage autonome, à brancher directement sur une prise domestique.

  • Retrofit : ajout d’un équipement (ici batterie) sur une installation existante, sans tout remplacer.

  • Routeur solaire : appareil qui redirige le surplus d’électricité vers un appareil (ballon, chauffage).

  • Capacité de stockage (kWh) : quantité d’énergie qu’une batterie peut emmagasiner.

  • Shelly Pro 3EM : compteur connecté triphasé utilisé pour mesurer et piloter la consommation/production.

  • NF C 15-100 : norme française régissant les installations électriques basse tension.

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